EMDR chez l’enfant : une thérapie douce pour des blessures profondes
22/6/2025

EMDR pour les enfants : une solution douce pour apaiser les traumatismes précoces ?

Il y a ces silences lourds, ces colères soudaines, ces cauchemars qui reviennent sans fin. Il y a ce repli étrange, cette agitation incompréhensible, ce regard perdu. Et puis ce moment où, en tant que parent, on sent que quelque chose s’est figé à l’intérieur de son enfant, sans toujours savoir quoi. Parfois, il n’y a pas eu de « gros événement ». Parfois, au contraire, c’est un traumatisme bien identifié – un accident, une hospitalisation, une séparation, des violences, une agression – qui laisse des traces, longtemps après. Et si une thérapie pouvait l’aider à libérer ce qui ne s’est pas dit, ce qui ne s’est pas compris, ce qui ne s’est pas transformé ?

Table des matières

En bref…

Avant de plonger dans le détail, retenez ceci : la thérapie EMDR chez l’enfant est une méthode douce, respectueuse de son rythme et de son univers intérieur. Elle aide à soulager les traumatismes précoces, petits ou grands, sans obliger l’enfant à raconter en boucle ce qu’il a vécu. Basée sur les mouvements oculaires, elle permet une digestion émotionnelle en profondeur. À Versailles, elle est proposée dans une approche intégrative et bienveillante, adaptée à chaque âge. Allez, c’est parti…

Découvrez comment l’EMDR à Versailles peut aider votre enfant à surmonter ses blocages émotionnels liés à l’école

Lorsque j’ai reçu Théo (6 ans), ses parents évoquaient des angoisses massives, des colères imprévisibles et une peur panique de s’endormir seul. Théo avait assisté, un an plus tôt, à une scène de violence entre ses parents. Personne ne pensait que « c’était si grave » — mais lui, dans son silence, portait le poids de ce chaos. En quelques séances d’EMDR, en travaillant sur une image d’orage dans sa tête, puis sur une peluche protectrice, Théo a pu retrouver un sentiment de sécurité intérieure. Il ne racontait pas tout. Mais il dormait à nouveau, riait, et osait dire « stop » quand il avait peur.

Ce que disent les chiffres

Bien qu’il soit délicat de quantifier les effets d’une thérapie sur l’intériorité d’un enfant, de nombreuses études cliniques viennent confirmer ce que les praticiens constatent chaque jour en séance : l’EMDR fonctionne.

Quelques données clés sur l’EMDR chez les enfants

  • En France, une expertise collective de l’INSERM (2015) a classé l’EMDR parmi les deux approches les plus efficaces pour traiter les états de stress post-traumatique chez l’adulte et chez l’enfant.
  • Selon une étude du CHU de Lille (2020), menée en centre médico-psychologique, près de 76 % des enfants ayant suivi un protocole EMDR de 4 à 6 séances montraient une réduction nette des symptômes post-traumatiques, notamment des cauchemars, de l’hypervigilance et de l’irritabilité.
  • En consultation libérale, les retours parentaux indiquent dans plus de 80 % des cas une amélioration visible dans les semaines suivant la thérapie : sommeil réparé, apaisement émotionnel, retour à la joie de vivre.
  • Une méta-analyse internationale publiée en 2018 (Moreno-Alcázar et al.) a conclu que l’EMDR permettait chez les enfants traumatisés des progrès comparables, voire supérieurs, à ceux obtenus par les TCC, avec moins de verbalisation exigée, ce qui en fait un outil précieux pour les plus jeunes.
🎓 « L’EMDR chez l’enfant agit comme une libération silencieuse : on ne l’entend pas toujours, mais on voit les effets. »

Ces données renforcent l’idée que la thérapie EMDR permet de désamorcer très tôt les effets enkystés d’un vécu traumatique,

évitant ainsi des répercussions à l’adolescence ou à l’âge adulte : troubles anxieux, isolement, conduites à risque ou somatisations chroniques.

L’EMDR, une méthode qui respecte le monde de l’enfant

L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est aujourd’hui reconnue comme l’une des approches les plus efficaces pour traiter les traumatismes psychiques, y compris chez les plus jeunes.

Cette méthode repose sur une stimulation bilatérale alternée – le plus souvent à l’aide de mouvements oculaires, mais aussi via des tapotements ou des sons alternés – qui active les mécanismes naturels de traitement de l’information du cerveau.

L’objectif : permettre au psychisme de retraiter un événement douloureux de façon moins envahissante, jusqu’à ce qu’il perde son pouvoir de nuisance.

Chez l’enfant, cette thérapie présente un avantage fondamental : elle respecte son langage, son rythme, son monde intérieur. Il n’est pas nécessaire de pouvoir raconter les événements traumatiques dans les moindres détails – ce qui, souvent, est impossible. L’EMDR ne force pas la parole. Elle s’adapte aux représentations imagées de l’enfant, en passant par le jeu, le dessin, les symboles ou les métaphores.

Dans une séance d’EMDR adaptée à un jeune patient, on peut voir apparaître une peluche qui « a peur dans son ventre », un monstre noir caché sous le lit, ou un nuage dans la tête. Ces figures ne sont pas des distractions : elles sont le support du soin. Le thérapeute suit la logique affective de l’enfant, sans l’interrompre ni l’interpréter trop vite, et stimule doucement son système nerveux pour qu’il transforme cette charge émotionnelle en souvenir digeste.

💬 « L’EMDR permet à l’enfant de reprendre le contrôle sur ce qu’il a vécu, sans avoir à revivre chaque détail. C’est une thérapie douce, mais puissante. »

Cette méthode est donc particulièrement précieuse pour les enfants hypersensibles, réservés ou traumatisés, qui peinent à mettre des mots sur ce qu’ils ont vécu. Elle permet de travailler dans le respect total de leur intégrité psychique, sans imposer de reviviscence, sans violence, sans effraction.

Quels enfants peuvent bénéficier de l’EMDR ?

La thérapie EMDR peut être proposée dès l’âge de 3 ou 4 ans, voire plus tôt dans certains cas, avec des ajustements spécifiques.

L’âge importe moins que la capacité à représenter ce qui est ressenti, même de manière imagée ou symbolique. Cette approche s’adresse aux enfants qui portent une souffrance psychique qu’ils ne parviennent pas à exprimer ou à dépasser.

Voici quelques situations dans lesquelles l’EMDR se révèle particulièrement bénéfique :

🧸 Traumatismes directs ou ponctuels :

  • Accidents, chutes, brûlures
  • Agressions, abus, tentatives d’enlèvement
  • Hospitalisations ou interventions chirurgicales
  • Séparation brutale ou placement

🌪️ Chocs émotionnels ou ruptures affectives :

  • Divorce conflictuel des parents
  • Deuil d’un proche ou d’un animal
  • Annonce d’une maladie grave dans la famille
  • Déménagement perçu comme une perte

🔁 Traumatismes chroniques ou répétés :

  • Harcèlement scolaire
  • Négligence affective
  • Exposition à la violence conjugale
  • Instabilité familiale ou parentale prolongée

😟 Troubles émotionnels associés :

  • Craintes intenses, peurs nocturnes, phobies
  • Troubles du sommeil, cauchemars récurrents
  • Troubles de l’attention ou agitation inexpliquée
  • Repli sur soi, tristesse ou colères incontrôlables
  • Douleurs corporelles sans origine médicale claire (maux de ventre, migraines, eczéma…)

Chaque enfant est unique : ce n’est pas la gravité objective de l’événement qui compte, mais son impact subjectif.

Un « petit » événement vu de l’extérieur peut provoquer un traumatisme profond s’il a été vécu dans la solitude, la peur ou l’impuissance.

« L’enfant traumatisé ne se plaint pas forcément. Il répète, il somatise, il joue des scénarios. L’EMDR est un moyen respectueux de le rejoindre sans le forcer. »
Danie Beaulieu, docteure en psychologie

En ce sens, l’EMDR est non seulement une thérapie du trauma, mais aussi une prévention efficace des troubles à venir, notamment à l’adolescence. En aidant l’enfant à dépasser ce qui l’a sidéré, elle lui permet de retrouver un mouvement de croissance psychique libre et vivant.

Pour en savoir plus sur notre approche, consultez notre page dédiée à la thérapie EMDR et IMO à Versailles.

Une séance d’EMDR avec un enfant : à quoi ça ressemble ?

Un espace de sécurité, pas un interrogatoire

Avant toute chose, la séance d’EMDR avec un enfant commence par l’alliance thérapeutique.

L’enfant doit se sentir en confiance : libre d’exprimer, ou de ne pas dire ; libre de dessiner, jouer, ou simplement observer. Le premier objectif est d’installer un cadre sécure dans lequel l’enfant se sent respecté dans son rythme, ses émotions et ses silences.

Le thérapeute commence par repérer, avec l’enfant et ses parents, ce qui pose problème dans le présent : des cauchemars, une peur envahissante, un blocage, une réaction excessive… Puis, il explore comment ce malaise fait écho à une expérience passée, qu’elle soit floue, précise, ou exprimée par un symbole.

Le déroulé en quelques étapes

  • Ancrage et ressources : avant de toucher aux souvenirs douloureux, l’enfant apprend à mobiliser ses capacités d’apaisement intérieur. On construit avec lui une « bulle protectrice », un super-héros intérieur, ou une couleur qui rassure.
  • Choix du point de départ : le travail débute ensuite sur un élément cible : une image, une sensation, un mot, ou même un dessin. Il n’est pas nécessaire que l’enfant raconte l’événement en détail.
  • Stimulation bilatérale : par des mouvements oculaires, des tapotements sur les genoux ou un jeu de sons alternés, on active le système de retraitement du cerveau, pendant que l’enfant reste concentré sur sa cible. Le thérapeute vérifie régulièrement les ressentis, émotions ou images qui émergent.
  • Clôture et retour au calme : chaque séance se termine par un retour à l’état présent, avec une vérification que l’enfant repart apaisé, stabilisé. On peut utiliser une image ressource, une activité de dessin, ou un jeu pour « refermer » en douceur.

Et les parents dans tout ça ?

Le rôle des parents est essentiel, mais il s’ajuste selon l’âge et le vécu de l’enfant.

Ils peuvent être présents au début ou à la fin, et sont toujours tenus informés avec tact et respect de l’intimité psychique de leur enfant. L’objectif est de créer une triangulation contenante et non intrusive.

⚠️ Vous vous demandez si l’EMDR est réellement adaptée à la situation de votre enfant ?
➤ Consultez notre article dédié : Les contre-indications de l’EMDR chez l’enfant

Une solution douce, mais pas magique

L’EMDR est une approche précieuse.

Elle est douce, rapide dans certains cas, respectueuse du monde intérieur de l’enfant, et souvent très efficace.

Mais elle ne fait pas de miracles. Et surtout, elle ne se suffit pas toujours à elle-même.

L’enfant ne vit pas dans le vide. Il évolue dans un contexte familial, scolaire, affectif, qui peut renforcer ou fragiliser ses ressources. Un traumatisme précoce peut réactiver d’autres blessures, raviver des tensions entre parents, ou révéler des conflits de loyauté invisibles. L’EMDR ne contourne pas ces dimensions : elle les rencontre.

Elle nécessite donc, pour être bien conduite :

  • Un thérapeute formé et expérimenté, capable d’adapter le protocole à l’âge et à la maturité émotionnelle de l’enfant ;
  • Un cadre thérapeutique contenant, où la sécurité est une priorité absolue ;
  • Une évaluation fine de l’indication, parfois en lien avec d’autres professionnels (pédiatre, psychologue scolaire, orthophoniste, etc.) ;
  • Un accompagnement parental, même discret, car le changement chez l’enfant mobilise souvent des ajustements chez l’adulte.
🎓 « Il ne suffit pas de bouger les yeux pour guérir un traumatisme. Encore faut-il que l’enfant soit entendu dans sa souffrance, et que l’environnement suive. »
Alberto Eiguer, psychanalyste

Parfois, une thérapie EMDR suffit à dénouer une souffrance enkystée. D’autres fois, elle s’inscrit dans un travail thérapeutique plus long ou dans une approche familiale intégrée. Dans tous les cas, elle mérite d’être envisagée avec rigueur et humanité, non comme une solution miracle, mais comme un outil puissant au service de la résilience.

En pratique, à Versailles

Au sein de notre cabinet à Versailles, l’accompagnement des enfants avec l’EMDR se fait dans le respect total de leur rythme, de leur monde intérieur et de leur maturité émotionnelle.

Chaque suivi est personnalisé, pensé au cas par cas, en lien avec les parents, et jamais imposé.

Le premier contact : explorer, sans forcer

Lors d’un premier entretien, nous prenons le temps d’écouter les inquiétudes des parents, de rencontrer l’enfant, et d’évaluer la pertinence d’un travail en EMDR.

L’objectif n’est pas de "faire de l’EMDR à tout prix", mais de choisir ce qui peut véritablement aider : parfois l’approche EMDR est idéale, parfois une autre modalité thérapeutique est plus ajustée, ou doit précéder le travail.

Une approche sur-mesure pour chaque âge

  • Pour les tout-petits (3-6 ans), le travail se fait essentiellement par le jeu, le dessin, les objets transitionnels, et la stimulation bilatérale est intégrée de façon ludique, en suivant leur attention.
  • Pour les enfants en âge scolaire, on peut introduire une verbalisation plus symbolique ou imagée, selon leur style cognitif et affectif.
  • Pour les préados, l’approche EMDR se rapproche de celle des adolescents, avec un soin particulier à préserver leur autonomie psychique et à ne jamais infantiliser leur parole.

Une place pour les parents, sans confusion des rôles

Les parents sont systématiquement inclus dans le processus, mais toujours de manière contenante et non intrusive.

Ils sont informés de l’évolution du travail, et peuvent eux-mêmes être accompagnés si des résonances fortes apparaissent dans la dynamique familiale.

👨‍👩‍👧 Parfois, aider un enfant, c’est aussi soutenir le parent dans son propre parcours psychique. Le symptôme de l’un éclaire la souffrance de l’autre.

📍 Le cabinet est situé à Versailles, à proximité du centre-ville et accessible en transports. Les séances durent entre 45 minutes et 1 heure, à un rythme variable selon l’âge et la problématique : hebdomadaire, bimensuel ou ponctuel. L’EMDR peut être pratiqué seule, ou en complément d’un travail psychothérapeutique existant.

Pour aller plus loin :
➡️ Découvrir l’accompagnement EMDR-IMO à Versailles
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Explorer l’approche familiale et systémique

Foire aux questions : EMDR et enfants

À partir de quel âge peut-on faire de l’EMDR avec un enfant ?

Il est possible de commencer un accompagnement EMDR dès 3 ou 4 ans, à condition que l’enfant puisse exprimer son ressenti, même par le jeu ou le dessin.

L’approche est alors très ajustée : douce, imagée, rythmée par l’attention et l’univers de l’enfant. Il ne s’agit pas d’appliquer un protocole rigide, mais de respecter son développement émotionnel. Le thérapeute évaluera l’indication avec précaution, parfois après quelques séances préparatoires ou une phase de stabilisation.

Mon enfant devra-t-il raconter en détail ce qu’il a vécu ?

Non, et c’est même l’un des grands atouts de l’EMDR.

L’enfant n’a pas besoin de « tout dire » pour que le travail fonctionne. Une image, une sensation, un mot-clé suffisent souvent. Le processus se fait en interne, grâce aux stimulations bilatérales, sans forcer la parole. Cela permet à l’enfant de rester protégé dans ce qu’il ne peut ou ne veut pas encore nommer. L’EMDR respecte son rythme psychique, sans exposer à une reviviscence traumatique.

Est-ce que l’EMDR peut remplacer une psychothérapie classique ?

Pas toujours. L’EMDR peut parfois suffire à débloquer une situation, notamment si le traumatisme est ponctuel et bien identifié.

Mais dans d’autres cas, elle s’inscrit dans un accompagnement plus large, en lien avec une thérapie familiale ou individuelle. L’important est d’évaluer la globalité de la situation de l’enfant. L’EMDR est un outil thérapeutique puissant, mais il ne remplace pas toujours l’élaboration psychique nécessaire à plus long terme.

Est-ce que l’EMDR est douloureuse ou risquée pour mon enfant ?

L’EMDR est une approche douce, qui vise à sécuriser et apaiser.

Elle ne cherche pas à « faire revivre » le traumatisme, mais à le transformer. Cependant, comme toute thérapie émotionnelle, elle peut parfois faire émerger de la tristesse, de la colère ou de l’agitation passagère. Le rôle du thérapeute est d’accompagner ces mouvements avec tact. Pour en savoir plus sur les cas où l’EMDR est inadaptée, consultez notre article sur les contre-indications de l’EMDR chez l’enfant.

Quelle est la durée du traitement en EMDR chez l’enfant ?

Cela varie beaucoup selon la nature du traumatisme et la dynamique familiale.

Parfois, quelques séances suffisent à apaiser des symptômes. D’autres fois, le travail s’inscrit sur plusieurs mois. Ce qui compte, c’est d’avancer au rythme de l’enfant, sans précipitation ni attente magique. Le thérapeute fera régulièrement des bilans avec les parents pour ajuster la fréquence et la durée des séances. Le suivi est toujours individualisé, et pensé en concertation.

La thérapie EMDR à Versailles permet de traiter efficacement les troubles anxieux chez l’enfant comme chez l’adulte.

Par Frédérique Korzine,
psychanalyste à Versailles
Pour un soutien personnel ou professionnel, je vous propose un suivi adapté à vos besoins favorisant bien-être et épanouissement, à Versailles.

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