Bienvenue dans ce "Lacan ? Fastoche !" ! Ici, nous avons décidé de décrypter les concepts de Lacan avec une bonne dose d’humour, de légèreté et d’impertinence, tout en respectant la profondeur de la pensée psychanalytique. Aujourd’hui, nous allons plonger dans l’univers fascinant – et parfois déroutant – du plus-de-jouir. Vous pensez peut-être déjà connaître ce terme en l’entendant balbutier lors d’un séminaire ou dans des écrits obscurs ? Pas de panique ! Nous allons décrypter ensemble ce concept en vous expliquant pourquoi, parfois, on ne peut s’empêcher d’aller toujours plus loin, même quand on sait pertinemment que cela risque de nous retomber dessus. Accrochez-vous, c’est parti pour un tour d’horizon qui va mêler plaisir, jouissance et... un soupçon de tragédie comique !
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Vous en mangez une petite barre, et voilà, la tension se dissipe, l’équilibre est rétabli. Le plaisir, c’est cette satisfaction qui vient combler un manque ou apaiser une tension. Freud a ainsi formulé le principe de plaisir, selon lequel notre psychisme tend à rechercher l’équilibre en évitant la douleur :
« Le principe de plaisir est cette tendance à rechercher la satisfaction immédiate des besoins et des désirs, et à éviter l’inconfort. »
(inspiré de Freud, Au-delà du principe de plaisir, 1920)
Imaginez que vous dégustez ce même chocolat, mais qu’après quelques bouchées vous continuez malgré une satiété évidente. La première dégustation vous a régalé, la suivante vous a procuré un second souffle... jusqu’à ce que l’excès se transforme en malaise. La jouissance, c’est cette force qui vous entraîne au-delà du simple plaisir, vers un excès qui peut parfois se retourner contre vous.
Lacan explique ainsi que :
« Le sujet ne cherche pas simplement à combler un manque, il se perd dans une quête d’excès qui dépasse la satisfaction pure du plaisir. »
(Séminaire XI, 1964)
En d’autres termes, là où le plaisir se borne à combler, la jouissance nous entraîne dans un tourbillon d’excès, parfois jusqu’à la souffrance. Cette distinction est capitale pour comprendre le phénomène du plus-de-jouir.
Dans le monde économique, la plus-value désigne ce supplément de valeur extrait du travail sans que le travailleur n’en tire un bénéfice équitable. Lacan transpose cette idée au domaine du désir : il s’agit du supplément de jouissance auquel nous devenons irrémédiablement accros, celui qui nous pousse à vouloir toujours plus, même au détriment de notre équilibre.
Vous commencez par regarder un épisode d’une série qui vous passionne. Puis, hypnotisé, vous enchaînez épisode sur épisode jusqu’à réaliser qu’il est 3 heures du matin et que vous avez sacrifié une bonne partie de votre sommeil. Ce n’est pas tant le plaisir de la série que le plus-de-jouir qui vous pousse à continuer sans modération.
Qui n’a pas connu une relation où, malgré les disputes et la douleur, on revient toujours vers l’autre, comme attiré par une force magnétique ? Ce n’est pas uniquement l’amour qui nous retient, mais bien cette quête insatiable d’un excès de jouissance qui nous fait espérer que la prochaine dispute ou réconciliation sera différente.
Nous avons tous vu ou vécu ce phénomène où l’on sacrifie nos nuits et notre bien-être pour décrocher une promotion ou obtenir des félicitations. Au début, un succès procure un certain plaisir. Mais souvent, cela se transforme en une recherche obsessionnelle de toujours plus de reconnaissance, au point d’engendrer stress et épuisement.
Ces exemples montrent bien que le plus-de-jouir n’est pas une simple recherche de plaisir, mais bien une force qui nous pousse à dépasser nos limites, en quête d’un excès qui, paradoxalement, finit par nous priver de ce qui nous ferait réellement du bien.
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Ce manque, loin d’être un défaut, est constitutif de notre subjectivité. Cependant, dans notre société moderne, où l’on valorise la consommation et l’accumulation, cette quête de l’excès peut rapidement se transformer en spirale destructrice.
Lacan résume ce constat en affirmant que :
« L’homme est condamné à chercher toujours plus, sans jamais pouvoir atteindre la plénitude, car la jouissance, par définition, est insatiable. »
(ma éinterprétation libre des propos lacaniens...)
Il ne s’agit donc pas uniquement d’un phénomène de surconsommation, mais d’une dynamique profondément enracinée dans notre rapport au désir. C’est ce qui explique pourquoi,
Pourquoi cherchons-nous parfois ce qui nous fait du mal ?
Freud, dans Jenseits des Lustprinzips (Au-delà du principe de plaisir, 1920), avait déjà émis l’hypothèse d’une pulsion de mort, cette tendance à répéter des comportements destructeurs. Selon lui, il existerait une force aussi fondamentale que la pulsion de vie, mais orientée vers l’autodestruction. Lacan reprend cette idée et explique que la jouissance peut être à la fois source de plaisir et de douleur.
Ce phénomène se manifeste notamment dans :
La dépendance affective peut conduire à répéter des schémas douloureux, où souffrance et plaisir se confondent. Le désir de retrouver cette intensité, même au prix de la douleur, devient une véritable addiction.
Qu’il s’agisse de surmenage ou de compulsions alimentaires, le plus-de-jouir nous attire vers des situations où le plaisir initial se transforme en souffrance, reflétant une volonté de se confronter à ses propres limites.
Que ce soit à l’alcool, aux drogues ou à d’autres comportements compulsifs, l’addiction illustre parfaitement cette logique du plus-de-jouir. Au départ, l’activité apporte un plaisir immédiat, mais la quête d’un supplément d’excès se mue rapidement en dépendance qui détruit petit à petit l’équilibre psychique et physique.
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Pour résumer :
Cette idée met en lumière la dialectique entre la recherche du plaisir et la pulsion d’aller toujours au-delà, même si cela signifie affronter des conséquences douloureuses. Le plus-de-jouir est donc bien plus qu’un comportement compulsif : c’est le reflet d’un rapport complexe au désir, où la satisfaction totale reste toujours hors de portée.
Lacan nous invite à explorer ces strates cachées de notre psychisme pour comprendre pourquoi nous nous accrochons à des excès qui nous nuisent. Travailler sur l’inconscient permet souvent de découvrir que, derrière l’obsession du surplus, se trouve la peur de manquer, de ne jamais être complètement comblé.
Cette exploration peut s’avérer salutaire, en mettant en lumière les mécanismes qui nous conduisent à répéter des schémas destructeurs. En reconnaissant la part d’ombre de notre désir, nous pouvons commencer à apprivoiser le plus-de-jouir et à en faire un levier de transformation plutôt qu’un tyran.
Après avoir exploré la nature du plus-de-jouir et ses conséquences parfois désastreuses, il est légitime de se demander :
La première étape consiste à accepter une vérité fondamentale de la psychanalyse lacanienne : le désir, par nature, ne peut jamais être totalement satisfait. La quête de la jouissance absolue est une chimère. Plutôt que de tenter de combler un vide qui restera toujours présent, apprenez à vivre avec ce manque, qui est en réalité ce qui nourrit votre désir.
Identifier ces signaux d’alerte vous aidera à prendre du recul et à reconnaître les comportements relevant du plus-de-jouir.
Que ce soit dans vos relations, votre travail ou vos loisirs, fixer des limites peut s’avérer salvateur. Par exemple :
La psychanalyse offre un cadre précieux pour déconstruire ces mécanismes et, en travaillant avec un psychothérapeute, vous pourrez :
En vous concentrant sur l’instant présent, vous apprenez à savourer le plaisir sans être entraîné par le désir insatiable d’aller toujours plus loin. La méditation et d’autres techniques de relaxation vous aideront à :
Il ne s’agit pas d’arrêter de jouir (impossible, et quelle vie ce serait !), mais d’apprendre à l’apprivoiser, à reconnaître les dangers de l’excès et à cultiver un plaisir mesuré et conscient.
En acceptant que le manque est ce qui nourrit le désir, en identifiant les signes d’un comportement excessif et en explorant nos motivations inconscientes, nous pouvons transformer cette pulsion en un moteur de transformation personnelle.
« Le bonheur n’est pas la satisfaction totale, c’est la capacité à vivre avec ce manque qui nous rend véritablement humains. »
Alors, la prochaine fois que vous vous surprenez à vouloir toujours en avoir plus – que ce soit en regardant une série, dans une relation ou au travail – prenez un moment pour vous demander : « Est-ce du plaisir ou du plus-de-jouir ? » Cette simple question pourrait bien ouvrir la porte à une jouissance plus équilibrée et réfléchie.
Avant de conclure, testez-vous sur ce que vous avez retenu :
Je regarde une série que j’adore et, malgré l’heure tardive, je continue épisode après épisode.
Je reste dans une relation qui me fait mal, mais je ne peux m’en séparer.
Au travail, même épuisé, je cherche toujours à prouver ma valeur.
Je me surprends à manger une tablette de chocolat entière, même si je n’en ai plus besoin.
Si vous cochez plusieurs cases, sachez que vous n’êtes pas seul : reconnaître ce phénomène est déjà un pas vers une jouissance plus consciente.
Partagez vos expériences en commentaire ou discutez-en avec un professionnel si vous souhaitez explorer ces dynamiques plus en profondeur. L’objectif n’est pas de culpabiliser, mais de mieux comprendre et, pourquoi pas, d’apprendre à vivre plus sereinement avec nos contradictions.
Merci d’avoir suivi cette plongée dans l’univers du plus-de-jouir. Nous espérons que cet article vous a fait sourire, réfléchir et vous encouragera à explorer davantage les mystères du désir. Restez à l’écoute pour nos prochains articles dans "Lacan ? Fastoche !", où nous continuerons à décortiquer les concepts lacaniens avec humour et clarté.
Pour résumer, le plus-de-jouir est cette pulsion d’excès qui nous pousse à aller au-delà du plaisir immédiat, souvent au prix de notre équilibre. Loin de nous culpabiliser, il s’agit de comprendre que cette dynamique est profondément enracinée dans notre rapport au désir et à l’inconscient.
Maintenant que vous avez découvert le plus-de-jouir, préparez-vous à explorer d’autres concepts du lexique lacanien. Voici quelques aperçus de nos prochains articles :