Le Plus-de-jouir, quand on en veut toujours plus (et que ça finit mal)...
17/2/2025

Le Plus-de-jouir, quand on en veut toujours plus (et que ça finit mal)

Bienvenue dans ce "Lacan ? Fastoche !" ! Ici, nous avons décidé de décrypter les concepts de Lacan avec une bonne dose d’humour, de légèreté et d’impertinence, tout en respectant la profondeur de la pensée psychanalytique. Aujourd’hui, nous allons plonger dans l’univers fascinant – et parfois déroutant – du plus-de-jouir. Vous pensez peut-être déjà connaître ce terme en l’entendant balbutier lors d’un séminaire ou dans des écrits obscurs ? Pas de panique ! Nous allons décrypter ensemble ce concept en vous expliquant pourquoi, parfois, on ne peut s’empêcher d’aller toujours plus loin, même quand on sait pertinemment que cela risque de nous retomber dessus. Accrochez-vous, c’est parti pour un tour d’horizon qui va mêler plaisir, jouissance et... un soupçon de tragédie comique !

Plaisir vs jouissance : on met les choses au clair

Avant de plonger dans le vif du sujet, il est essentiel de distinguer deux notions souvent confondues : le plaisir et la jouissance. Bien qu’ils semblent synonymes au premier abord, ces termes recèlent des différences fondamentales qui éclairent notre réflexion sur le plus-de-jouir.

Prendre rdv avec mon psychanalyste à Versailles

Le plaisir, ce régulateur bienveillant

Dans notre quotidien, le plaisir apparaît comme le régulateur de nos envies.

Imaginez : vous avez une envie de chocolat (personnellement ça m'arrive tout le temps).

Vous en mangez une petite barre, et voilà, la tension se dissipe, l’équilibre est rétabli. Le plaisir, c’est cette satisfaction qui vient combler un manque ou apaiser une tension. Freud a ainsi formulé le principe de plaisir, selon lequel notre psychisme tend à rechercher l’équilibre en évitant la douleur :

« Le principe de plaisir est cette tendance à rechercher la satisfaction immédiate des besoins et des désirs, et à éviter l’inconfort. »
(inspiré de Freud, Au-delà du principe de plaisir, 1920)

La Jouissance, cette force débridée et exigeante

Lacan apporte un éclairage supplémentaire en introduisant la notion de jouissance.

Contrairement au plaisir, la jouissance ne se contente pas d’apaiser ; elle exige toujours un supplément.

Imaginez que vous dégustez ce même chocolat, mais qu’après quelques bouchées vous continuez malgré une satiété évidente. La première dégustation vous a régalé, la suivante vous a procuré un second souffle... jusqu’à ce que l’excès se transforme en malaise. La jouissance, c’est cette force qui vous entraîne au-delà du simple plaisir, vers un excès qui peut parfois se retourner contre vous.

Lacan explique ainsi que :

« Le sujet ne cherche pas simplement à combler un manque, il se perd dans une quête d’excès qui dépasse la satisfaction pure du plaisir. »
(Séminaire XI, 1964)

En d’autres termes, là où le plaisir se borne à combler, la jouissance nous entraîne dans un tourbillon d’excès, parfois jusqu’à la souffrance. Cette distinction est capitale pour comprendre le phénomène du plus-de-jouir.

Le Plus-de-jouir, ce Supplément dont on ne peut se passer

Après avoir clarifié la différence entre plaisir et jouissance, intéressons-nous au fameux plus-de-jouir.

Ce terme, qui sonne presque comme une formule magique, puise son origine dans la notion de plus-value de Karl Marx.

Dans le monde économique, la plus-value désigne ce supplément de valeur extrait du travail sans que le travailleur n’en tire un bénéfice équitable. Lacan transpose cette idée au domaine du désir : il s’agit du supplément de jouissance auquel nous devenons irrémédiablement accros, celui qui nous pousse à vouloir toujours plus, même au détriment de notre équilibre.

Des exemples du quotidien pour mieux comprendre

Pour illustrer ce concept, rien de mieux que quelques situations familières :

Le binge-watching de séries :

Vous commencez par regarder un épisode d’une série qui vous passionne. Puis, hypnotisé, vous enchaînez épisode sur épisode jusqu’à réaliser qu’il est 3 heures du matin et que vous avez sacrifié une bonne partie de votre sommeil. Ce n’est pas tant le plaisir de la série que le plus-de-jouir qui vous pousse à continuer sans modération.

Les relations amoureuses toxiques :

Qui n’a pas connu une relation où, malgré les disputes et la douleur, on revient toujours vers l’autre, comme attiré par une force magnétique ? Ce n’est pas uniquement l’amour qui nous retient, mais bien cette quête insatiable d’un excès de jouissance qui nous fait espérer que la prochaine dispute ou réconciliation sera différente.

La quête de reconnaissance au travail :

Nous avons tous vu ou vécu ce phénomène où l’on sacrifie nos nuits et notre bien-être pour décrocher une promotion ou obtenir des félicitations. Au début, un succès procure un certain plaisir. Mais souvent, cela se transforme en une recherche obsessionnelle de toujours plus de reconnaissance, au point d’engendrer stress et épuisement.

Ces exemples montrent bien que le plus-de-jouir n’est pas une simple recherche de plaisir, mais bien une force qui nous pousse à dépasser nos limites, en quête d’un excès qui, paradoxalement, finit par nous priver de ce qui nous ferait réellement du bien.

Je commence une psychanalyse à Versailles

La dialectique du plus, entre satisfaction et frustration

Lacan nous invite à voir le plus-de-jouir comme la face cachée du désir.

Le désir humain, par nature, ne peut jamais être totalement satisfait ; il reste toujours une part de manque, une quête inassouvie.

Ce manque, loin d’être un défaut, est constitutif de notre subjectivité. Cependant, dans notre société moderne, où l’on valorise la consommation et l’accumulation, cette quête de l’excès peut rapidement se transformer en spirale destructrice.

Lacan résume ce constat en affirmant que :

« L’homme est condamné à chercher toujours plus, sans jamais pouvoir atteindre la plénitude, car la jouissance, par définition, est insatiable. »
(ma éinterprétation libre des propos lacaniens...)

Il ne s’agit donc pas uniquement d’un phénomène de surconsommation, mais d’une dynamique profondément enracinée dans notre rapport au désir. C’est ce qui explique pourquoi,

même lorsque nous savons qu’un comportement est néfaste, nous continuons à y succomber.

Jouissance et souffrance. Pourquoi cherchons-nous ce qui nous fait mal ?

Si le plus-de-jouir nous pousse à toujours en vouloir plus, il est paradoxal de constater que cette quête mène souvent à la souffrance.

Pourquoi cherchons-nous parfois ce qui nous fait du mal ?

La pulsion de mort et l’attrait de la destruction

Freud, dans Jenseits des Lustprinzips (Au-delà du principe de plaisir, 1920), avait déjà émis l’hypothèse d’une pulsion de mort, cette tendance à répéter des comportements destructeurs. Selon lui, il existerait une force aussi fondamentale que la pulsion de vie, mais orientée vers l’autodestruction. Lacan reprend cette idée et explique que la jouissance peut être à la fois source de plaisir et de douleur.

Dans cette perspective, la recherche du plus-de-jouir devient un véritable paradoxe : nous sommes attirés par ce qui, d’un côté, nous promet une jouissance intense et, de l’autre, nous condamne à une souffrance inéluctable.

Ce phénomène se manifeste notamment dans :

Les relations amoureuses toxiques :

La dépendance affective peut conduire à répéter des schémas douloureux, où souffrance et plaisir se confondent. Le désir de retrouver cette intensité, même au prix de la douleur, devient une véritable addiction.

Les comportements autodestructeurs :

Qu’il s’agisse de surmenage ou de compulsions alimentaires, le plus-de-jouir nous attire vers des situations où le plaisir initial se transforme en souffrance, reflétant une volonté de se confronter à ses propres limites.

Les addictions :

Que ce soit à l’alcool, aux drogues ou à d’autres comportements compulsifs, l’addiction illustre parfaitement cette logique du plus-de-jouir. Au départ, l’activité apporte un plaisir immédiat, mais la quête d’un supplément d’excès se mue rapidement en dépendance qui détruit petit à petit l’équilibre psychique et physique.

Prendre rdv avec mon psychanalyste à Versailles

Le désir comme moteur de la souffrance

Lacan nous rappelle avec une pointe de cynisme que le désir humain est intrinsèquement lié à la souffrance.

En d’autres termes, ce n’est pas la souffrance que nous recherchons, mais l’intensité du désir lui-même.

Pour résumer :

Nous ne désirons pas la souffrance, mais nous ne pouvons pas nous empêcher de courir après le spectre du trop-plein qui la précède.

Cette idée met en lumière la dialectique entre la recherche du plaisir et la pulsion d’aller toujours au-delà, même si cela signifie affronter des conséquences douloureuses. Le plus-de-jouir est donc bien plus qu’un comportement compulsif : c’est le reflet d’un rapport complexe au désir, où la satisfaction totale reste toujours hors de portée.

La dimension inconsciente du Plus-de-jouir

Au cœur de cette quête insatiable se trouve aussi une dimension inconsciente.

Derrière chaque comportement excessif se cache une histoire, un fantasme ou un désir qui n’a jamais été entièrement exprimé.

Lacan nous invite à explorer ces strates cachées de notre psychisme pour comprendre pourquoi nous nous accrochons à des excès qui nous nuisent. Travailler sur l’inconscient permet souvent de découvrir que, derrière l’obsession du surplus, se trouve la peur de manquer, de ne jamais être complètement comblé.

Cette exploration peut s’avérer salutaire, en mettant en lumière les mécanismes qui nous conduisent à répéter des schémas destructeurs. En reconnaissant la part d’ombre de notre désir, nous pouvons commencer à apprivoiser le plus-de-jouir et à en faire un levier de transformation plutôt qu’un tyran.

Comment échapper au piège du Plus-de-jouir ?

Après avoir exploré la nature du plus-de-jouir et ses conséquences parfois désastreuses, il est légitime de se demander :

Comment sortir de cette spirale ? La bonne nouvelle, c’est qu’il existe plusieurs pistes pour ne plus se laisser submerger par cette logique de l’excès.

Accepter qu’il existera toujours un manque

La première étape consiste à accepter une vérité fondamentale de la psychanalyse lacanienne : le désir, par nature, ne peut jamais être totalement satisfait. La quête de la jouissance absolue est une chimère. Plutôt que de tenter de combler un vide qui restera toujours présent, apprenez à vivre avec ce manque, qui est en réalité ce qui nourrit votre désir.

Reconnaitre et repérer les signes du Plus-de-jouir

La prise de conscience est une arme puissante contre l’excès. Interrogez-vous sur vos comportements :

  • Continuez-vous une activité même lorsque vous savez qu’elle vous nuit ?
  • Recherchez-vous sans cesse une validation extérieure, au détriment de vos propres besoins ?
  • Avez-vous l’impression de ne jamais en avoir assez, même après avoir atteint un objectif ?

Identifier ces signaux d’alerte vous aidera à prendre du recul et à reconnaître les comportements relevant du plus-de-jouir.

Fixer des limites claires et saines

Même si la jouissance semble repousser les limites, il est parfois indispensable d’en établir pour préserver votre équilibre.

Que ce soit dans vos relations, votre travail ou vos loisirs, fixer des limites peut s’avérer salvateur. Par exemple :

  • Pour le binge-watching, fixez une heure limite ou accordez-vous des pauses.
  • Dans les relations amoureuses, apprenez à reconnaître quand une relation devient toxique et sachez dire stop.
  • Au travail, établissez des horaires raisonnables et n’hésitez pas à déconnecter lorsque cela est nécessaire.

Travailler sur son Inconscient

Explorer les motivations profondes qui vous poussent à chercher toujours plus peut s’avérer essentiel.

Parfois, derrière un comportement excessif se cache une blessure, un fantasme ou une peur inconsciente.

La psychanalyse offre un cadre précieux pour déconstruire ces mécanismes et, en travaillant avec un psychothérapeute, vous pourrez :

  • Identifier les schémas répétitifs et leurs origines.
  • Mettre en lumière les désirs refoulés qui se manifestent à travers le plus-de-jouir.
  • Réorienter votre énergie vers des pratiques plus équilibrées et satisfaisantes.

Cultiver la pleine conscience

La pleine conscience est un outil efficace pour contrer la dynamique du plus-de-jouir.

En vous concentrant sur l’instant présent, vous apprenez à savourer le plaisir sans être entraîné par le désir insatiable d’aller toujours plus loin. La méditation et d’autres techniques de relaxation vous aideront à :

  • Reconnaître vos émotions dès qu’elles surgissent.
  • Prendre du recul face aux impulsions et comportements compulsifs.
  • Retrouver un équilibre entre désir et réalité en appréciant ce que vous avez déjà.

Peut-on jouir intelligent ?

Pour conclure ce périple, retenez que la quête de l’excès n’est pas une fatalité.

Lacan nous enseigne que notre rapport au désir est à la fois complexe et paradoxal.

Nous sommes à la fois acteurs et victimes de notre propre jouissance.

Il ne s’agit pas d’arrêter de jouir (impossible, et quelle vie ce serait !), mais d’apprendre à l’apprivoiser, à reconnaître les dangers de l’excès et à cultiver un plaisir mesuré et conscient.

En acceptant que le manque est ce qui nourrit le désir, en identifiant les signes d’un comportement excessif et en explorant nos motivations inconscientes, nous pouvons transformer cette pulsion en un moteur de transformation personnelle.

Comme le résume, à peu de choses près hein, si bien Lacan :

« Le bonheur n’est pas la satisfaction totale, c’est la capacité à vivre avec ce manque qui nous rend véritablement humains. »

Alors, la prochaine fois que vous vous surprenez à vouloir toujours en avoir plus – que ce soit en regardant une série, dans une relation ou au travail – prenez un moment pour vous demander : « Est-ce du plaisir ou du plus-de-jouir ? » Cette simple question pourrait bien ouvrir la porte à une jouissance plus équilibrée et réfléchie.

Un quiz pour finir en douceur ?

Avant de conclure, testez-vous sur ce que vous avez retenu :

Je regarde une série que j’adore et, malgré l’heure tardive, je continue épisode après épisode.

  1. Oui, c’est clairement du plus-de-jouir.
  2. Non, c’est juste du binge-watching.

Je reste dans une relation qui me fait mal, mais je ne peux m’en séparer.

  1. Oui, c’est le piège du plus-de-jouir.
  2. Non, c’est autre chose.

Au travail, même épuisé, je cherche toujours à prouver ma valeur.

  1. Absolument, c’est un signe de plus-de-jouir professionnel.
  2. Non, c’est de l’ambition.

Je me surprends à manger une tablette de chocolat entière, même si je n’en ai plus besoin.

  1. Oui, c’est typique du plus-de-jouir !
  2. Non, c’est juste une gourmandise passagère.

Si vous cochez plusieurs cases, sachez que vous n’êtes pas seul : reconnaître ce phénomène est déjà un pas vers une jouissance plus consciente.

Et vous, qu’en pensez-vous ?

La beauté de la psychanalyse, c’est qu’elle ne propose jamais de réponses définitives, mais ouvre toujours sur de nouvelles réflexions.

Alors, comment vivez-vous cette quête du "toujours plus" ? Avez-vous identifié des moments où le plaisir se transforme en recherche compulsive d’excès ? Ou avez-vous su trouver cet équilibre précaire entre jouissance et modération ?

Partagez vos expériences en commentaire ou discutez-en avec un professionnel si vous souhaitez explorer ces dynamiques plus en profondeur. L’objectif n’est pas de culpabiliser, mais de mieux comprendre et, pourquoi pas, d’apprendre à vivre plus sereinement avec nos contradictions.

Conclusion conclusive

En somme, le plus-de-jouir est ce supplément d’excès qui, malgré ses conséquences parfois désastreuses, fait partie intégrante de notre rapport au désir.

Lacan nous rappelle que nous sommes tous destinés à vouloir toujours plus, mais que cette quête peut se transformer en une aventure enrichissante si nous apprenons à en reconnaître les dangers et à canaliser cette pulsion de manière éclairée.

Merci d’avoir suivi cette plongée dans l’univers du plus-de-jouir. Nous espérons que cet article vous a fait sourire, réfléchir et vous encouragera à explorer davantage les mystères du désir. Restez à l’écoute pour nos prochains articles dans "Lacan ? Fastoche !", où nous continuerons à décortiquer les concepts lacaniens avec humour et clarté.

À bientôt pour de nouvelles aventures psychanalytiques – toujours surprenantes, toujours pleines de réflexions !

Récapitulation et références

Pour résumer, le plus-de-jouir est cette pulsion d’excès qui nous pousse à aller au-delà du plaisir immédiat, souvent au prix de notre équilibre. Loin de nous culpabiliser, il s’agit de comprendre que cette dynamique est profondément enracinée dans notre rapport au désir et à l’inconscient.

Quelques citations pour approfondir vos réflexions :

  • Freud avertissait déjà que le désir pouvait devenir une force autodestructrice dans Jenseits des Lustprinzips (Au-delà du principe de plaisir, 1920).
  • Lacan, notamment dans le Séminaire XI et le Séminaire XVI, nous rappelle que le sujet est destiné à chercher toujours plus, sans jamais atteindre une satisfaction complète.

Pour aller plus loin, nous vous recommandons de consulter :

  • "Écrits" de Lacan pour explorer les multiples facettes du langage, du désir et de l’inconscient.
  • "Le Séminaire" pour saisir les subtilités de sa pensée, même si son accès peut sembler ardu au premier abord.
  • "Freud et la théorie psychanalytique" pour comprendre l’évolution de la pensée psychanalytique.

Vers de nouvelles explorations

Maintenant que vous avez découvert le plus-de-jouir, préparez-vous à explorer d’autres concepts du lexique lacanien. Voici quelques aperçus de nos prochains articles :

Lacan ? Fastoche !

  • Le Nom-du-Père : pourquoi papa n’est pas qu’un papa
    Explorez cette fonction symbolique qui structure notre rapport au désir et à l’Autre.
  • L’Objet a : le petit truc qui vous hante
    Découvrez cet énigmatique « objet cause du désir » qui structure notre existence psychique.
  • Lalangue : Quand le langage vous parle avant même que vous parliez
    Un regard sur la façon dont le langage façonne l’inconscient dès le plus jeune âge.

Prendre rdv avec mon psychanalyste à Versailles

Par Frédérique Korzine,
psychanalyste à Versailles
Pour un soutien personnel ou professionnel, je vous propose un suivi adapté à vos besoins favorisant bien-être et épanouissement, à Versailles.

Psychanalyse, hypnose, coaching, supervision et thérapies brèves.

Vous pourriez être intéressé(e) par...

No items found.

Vous pourriez également être curieux(se) de...