Vos enfants quittent le nid, et soudain la maison paraît vide. Que faire de ce silence et de ce temps libre ? Comment transformer cette transition en une nouvelle aventure pour vous ?
Vous les avez nourris, habillés, emmenés à l’école, supportés pendant les crises d’adolescence et aidés à trouver leur chemin à travers les complexités de l’âge adulte. Et puis, un jour, pouf ! Vos enfants prennent leur envol. Et vous vous retrouvez là, au milieu d’un salon étrangement silencieux, en vous demandant pourquoi la maison semble soudain avoir doublé de volume. C’est ça, mes amis, le syndrome du nid vide, cette fameuse période où les parents se demandent ce qu’ils vont bien pouvoir faire de tout ce temps libre (et de ce canapé désormais sans taches de jus d’orange).
Nous savions tous que ce jour arriverait, non ? Vous les avez vus grandir, vous leur avez répété qu’ils devaient être autonomes, qu’il serait bien qu’ils trouvent un petit job sympa. Et voilà qu’ils vous ont écouté un peu trop sérieusement, ces garnements. Ils ont pris leurs affaires (en oubliant bizarrement de débarrasser les placards), ont fait leurs valises, et ont dit au revoir. Vous pensiez que vous seriez prêt ? Après tout, c’était bien ce que vous vouliez, non ? Mais, surprise ! Ce vide dans la maison semble bien plus vaste que ce que vous aviez imaginé.
Le syndrome du nid vide n’est pas qu’une simple histoire de nostalgie.
Après des années à courir derrière eux, à organiser les repas, à les amener ici et là, et à endurer leurs goûts musicaux douteux, vous vous retrouvez soudainement seul avec… vous-même. Alors, que fait-on maintenant ? On réorganise ses placards ? On reprend ses cours de yoga abandonnés en 2002 ? Ou bien on s’autorise à se poser des questions existentielles en regardant le plafond ?
La vérité, c’est que les enfants, en plus de laisser derrière eux des chaussettes solitaires sous les lits, emportent aussi une partie de l’identité de leurs parents. Pendant des années, vous vous êtes défini en tant que parent. C’était même peut-être votre rôle préféré, celui où vous excellez (à moins que ce ne soit le rôle de taxi, bien sûr). Mais maintenant qu’ils sont partis, ce rôle est un peu en pause.
Que vous reste-t-il ? Eh bien, vous. Mais vous avez peut-être oublié qui vous étiez avant d’être le super-parent multitâche que vous êtes devenu.
Ce qui est ironique, c’est que vous avez probablement passé une bonne partie de ces dernières années à fantasmer sur ce moment où vous auriez enfin un peu de temps pour vous. Mais voilà, maintenant que ce temps est là, il vous paraît étrangement… intimidant. C’est un peu comme une première soirée sans les enfants : excitant, mais aussi légèrement inquiétant. Et si vous ne saviez plus quoi faire sans eux ?
Ah, le couple. Vous vous souvenez de ce concept ? Cette personne avec qui vous avez décidé de partager votre vie, bien avant que les enfants ne viennent chambouler tout ça. Le syndrome du nid vide peut être une vraie épreuve pour le couple, mais aussi une opportunité. Avec les enfants hors du tableau, vous pouvez enfin avoir des conversations sans être interrompus par un cri ou une question existentielle sur la vie comme : « Pourquoi les chats miaulent-ils ? » à 22 h 30. Mais cela signifie aussi que vous devez peut-être réapprendre à parler d’autre chose que de la liste des courses ou des prochaines vacances scolaires.
Pour certains couples, cette période est un renouveau, une chance de redécouvrir pourquoi ils se sont mariés en premier lieu. Pour d’autres, c’est l’occasion de réaliser qu’ils n’ont pas eu de conversation sérieuse depuis l’achat du canapé beige du salon. Ce moment peut donc être un défi, mais aussi une opportunité de se reconnecter, de voyager, de faire des projets ensemble… ou simplement de redécouvrir le plaisir de manger sans devoir surveiller si quelqu’un cache des petits pois sous la table.
Si vous jouez bien vos cartes, cette période peut être celle où vous redécouvrez des passions, où vous faites enfin ce voyage que vous repoussiez sans cesse parce que « les enfants ont école ». C’est l’occasion de vous recentrer sur vous-même, de ressortir ce vieux vélo du garage, de reprendre des cours de peinture ou d’apprendre à faire du pain maison (après tout, tout le monde semble le faire ces temps-ci).
Le syndrome du nid vide, avec tout son bagage émotionnel, peut en fait être une chance déguisée. Après des années à jouer à la maman ou au papa, c’est votre moment pour être simplement… vous. Et, soyons honnêtes, il y a des avantages indéniables à avoir la maison pour soi. Plus besoin de se battre pour la télécommande, fini les piles de linge interminables, et vous pouvez même envisager de transformer la chambre d’un des enfants en atelier, en bibliothèque, ou pourquoi pas, en salle de cinéma personnelle.
Il n’y a rien de honteux à admettre que le syndrome du nid vide peut être un peu déstabilisant. Beaucoup de parents passent par là, et certains ont même l’audace de le trouver difficile. Si vous avez besoin de parler, faites-le ! Que ce soit avec votre partenaire, un ami, ou même un groupe de soutien en ligne, partager vos sentiments peut faire toute la différence. Et si le sentiment de vide devient vraiment écrasant, il n’y a pas de mal à consulter un psychologue ou un psychothérapeute, un psychanalyste qui pourra vous aider à traverser cette période de transition.
Mais attention, pas question de devenir le parent qui appelle toutes les deux heures pour savoir s’ils mangent bien (même si, avouons-le, la tentation est grande). Trouver le bon équilibre entre garder le contact et respecter leur nouvelle indépendance est capital. Et qui sait, ils finiront peut-être par vous appeler pour demander une recette, ou juste pour dire bonjour, et là, vous pourrez savourer ce moment en sachant que vous avez bien fait votre travail.
Le syndrome du nid vide, c’est un peu comme se retrouver dans une maison tout à coup silencieuse après une grande fête. Il y a d’abord ce moment de vide, puis vous réalisez que vous pouvez mettre la musique que vous voulez et danser sans avoir peur de réveiller quelqu’un. Alors oui, les enfants sont partis, mais la vie, elle, continue. Et si vous choisissez de voir cette nouvelle étape comme une opportunité plutôt que comme une fin, vous découvrirez peut-être que le meilleur est encore à venir.
Remplissez-le de tout ce qui vous fait plaisir, de tout ce que vous avez repoussé « pour plus tard ». Vous pouvez même faire l’amour sur la table de la cuisine ! Ne me dites pas que vous ne l’avez pas fantasmé au moins une fois hein ?! Pensez à fermer la porte d’entrée avant et mettez un chapeau ou une cravate sur la poignée ! N'oubliez pas que vous leur avez probablement laissé un double des clés et qu'ils vont continuer d'aller et venir dans votre vie, même et surtout sans prévenir et à des moments probablement très inopportuns...