Comment réussir à échouer ? Optez pour l'Ultrasolution !
7/5/2024

Comment réussir à échouer : L'art subtil de l'échec selon Paul Watzlawick

Dans le paysage des ouvrages de psychologie, Comment réussir à échouer de Paul Watzlawick, paru pour la première fois en 1986, occupe une place particulière. Utilisant un ton à la fois ironique et profondément instructif, Watzlawick explore les mécanismes par lesquels les individus peuvent, souvent sans en avoir conscience, orchestrer leur propre échec. Ce livre s'inscrit dans la continuité de son précédent travail, Faites vous-même votre malheur, et propose une réflexion captivante sur la notion d'"ultrasolution", où la résolution d'un problème entraîne des conséquences parfois plus désastreuses que le problème initial.

La notion d'ultrasolution approfondie

L'ultrasolution, telle que conceptualisée par Paul Watzlawick, introduit une réflexion sur l'efficacité et les conséquences de nos tentatives de solutions aux problèmes quotidiens. Ce concept repose sur une logique presque paradoxale : pour résoudre un problème, on choisit parfois une solution qui le nie complètement, mais cette négation peut entraîner des conséquences pires que le problème initial. Watzlawick illustre cela avec humour par la formule choc :

« opération réussie, patient décédé »,

mettant en exergue l'ironie des solutions radicales qui "réussissent" tout en échouant dans leur essence.

Opération réussie, patient décédé trouver un psychologue à Versailles

La dynamique de l'ultrasolution

L'ultrasolution ne se limite pas à une simple hyperbole médicale. Elle incarne la dynamique où, en tentant de supprimer ou d'ignorer un problème, on peut en créer un nouveau, souvent plus complexe et difficile à gérer. Cela souligne une tendance humaine à opter pour des solutions immédiates et apparemment définitives qui, en réalité, ne font que déplacer ou aggraver le problème initial.

Observons ce processus de plus près, vous allez voir que plus vous vous penchez sur vos tentatives de solutions, et plus cela va vous apparaître absurde mais presque inévitable... :

Dans un premier temps, nous avons tendance à ignorer les effets à long terme ou les conséquences secondaires des décisions que nous prenons pour résoudre nos problèmes. Cela peut être dû à un manque de prévision, à des contraintes de temps, ou simplement à un désir de clore rapidement le dossier.

Et alors, au lieu d'arranger les choses, nous créons de nouveaux problèmes. Les solutions rapides que nous mettons en oeuvre, peuvent nous rassurer dans un premier temps, nous mettons notre main devant nos yeux, jetons un rapide "ça ira bien comme ça", vérifions en écartant deux doigts pour vérifier d'un oeil et surtout, tâchons d'ignorer des aspects fondamentaux du problème initial ou même y introduisons de nouveaux facteurs qui.... aggravent la situation ! Par exemple, nous utilisons des pesticides puissants pour contrôler rapidement une infestation mais nous polluons l'environnement et perturbons les écosystèmes locaux, posant ainsi de nouveaux défis à notre environnement.

Une fois qu'une ultrasolution est mise en place, elle peut créer une dépendance. Si la tentative de solution initiale masque les symptômes sans traiter la cause sous-jacente, il peut s'ensuivre un cycle où le même type de solution est continuellement appliqué, exacerbant le problème ou en créant de nouveaux.

Rappelez-vous, Einstein a dit quelque chose comme "La folie c'est de faire toujours plus de la même chose en espérant un résultat différent". Et bien lorsque nous usons d'ulrasolutions, c'est, à la grosse, ce que nous faisons.

Les conséquences des ultrasolutions peuvent être vastes et variées, vous affectant, non seulement vous, mais aussi des systèmes plus larges. Imaginez, par exemple, que dans le domaine de la santé, une approche qui privilégie les traitements médicamenteux rapides sur les changements de mode de vie plus durables peut entraîner une augmentation des problèmes de santé à long terme.

Dans le monde des affaires, une stratégie qui vise à maximiser les profits à court terme au détriment de l'éthique et de la durabilité peut nuire à la réputation de l'entreprise et à sa viabilité à long terme.

Trouver un psychologue Versailles car la folie c'est de faire toujours plus de la même chose en espérant un résultat différent

Exemples dans la vie courante

Dans la vie courante, l'ultrasolution se manifeste de diverses manières. Imaginons que vous soyez de ceux qui essaient généralement d'éviter de faire face à vos problèmes de communication en coupant les ponts avec vos amis. Evidemment, vous croyez que cette solution "résout" le problème immédiat des conflits, mais dites-moi, cela ne se fait-il pas au prix d'une solitude potentiellement plus destructrice ?

Pour explorer plus en détail comment la décision de couper les ponts pour résoudre des conflits peut entraîner des conséquences non intentionnelles telles que la solitude accrue et des problèmes de santé mentale, voici une description progressive du processus :

Identification du problème initial

Le problème commence souvent avec des conflits fréquents avec des amis ou des membres de la famille, générant un stress et un malaise émotionnel significatifs. Vous percevez ces conflits comme des perturbations majeures de votre bien-être et cherchez une solution pour y mettre fin rapidement.

Et, mais c'est bien sûr ! Et ça semble tellement simple...

Vous optez pour une ultrasolution !

Allez hop ! Vous coupez les ponts avec ceux qui sont impliqués dans les conflits (de préférence en les "goastant", c'est la mode)... En rompant toute communication et en évitant les interactions avec les personnes concernées, vous espèrez ainsi trouver un soulagement immédiat et réduire votre stress, n'est-ce pas ?

Mais oui, bien sûr.....

Conséquences immédiates

Initialement, cette approche peut sembler efficace. Le soulagement est souvent palpable car les interactions conflictuelles cessent, réduisant ainsi directement le stress associé à ces conflits. Vous l'avez votre solution ! En tous cas, c'est ce que vous croyez... Naïf que vous êtes... Et oui, cette tranquillité est souvent, malheureusement, éphémère.

Sinon, ce serait trop facile hein !

Émergence de nouveaux problèmes

À mesure que le temps passe, l'isolement social commence à vous peser et par dessus le marché, vous imaginez tout ce que ceux-là peuvent dire sur vous, dans votre dos. En vous distançant des autres, vous ressentez alors, une solitude accrue. Ce retrait peut même aller jusqu'à entraîner la perte de contacts bénéfiques, car vos réseaux sociaux se réduisent, pas seulement avec les individus en conflit, mais aussi avec d'autres amis ou membres de votre famille qui pourraient être liés aux situations conflictuelles. Je me trompe ?

Impact à long terme sur la santé mentale

L'isolement prolongé et la solitude sont des facteurs de risque bien connus pour des troubles tels que la dépression et l'anxiété. Sans un réseau de soutien adéquat, votre capacité  à gérer votre stress diminue, réduisant votre résilience émotionnelle et rendant plus difficiles la gestion de nouvelles ou d'anciennes sources de stress.

Les implications de l'ultrasolution s'étendent dans les domaines psychologiques et sociaux, où les solutions simplistes sont souvent privilégiées face à des problèmes complexes. Cette approche peut vous soulager temporairement, mais elle évite généralement les causes sous-jacentes, menant à des cycles répétitifs de problèmes non résolus ou aggravés.

"La folie c'est de faire toujours plus de la même chose en espérant un résultat différent". C'est lui qui l'a dit...

Mais au fait, quelles sont les règles pour réussir à échouer ?

La manière dont nous réagissons aux situations chargées émotionnellement peut révéler beaucoup sur nos mécanismes de gestion des problèmes et sur nos stratégies d'évitement. Ces stratégies, bien qu'initialement protectrices, peuvent, lorsqu'elles deviennent des réponses habituelles, conduire à des cycles d'isolement et de mal-être. Voici une exploration approfondie de ces différentes formes de réaction : la fuite, le contrôle, et l'interprétation, ainsi que les différentes manières d'évitement que nous pouvons adopter.

Notez ces règles clés que le plus naturellement du monde, vous suivez souvent lorsque vous vous engagez inconsciemment dans un chemin vers l'échec :

La fuite, le contrôle, et l'interprétation

  1. La Fuite : Cette réaction consiste à s'éloigner physiquement ou émotionnellement d'une situation problématique. La fuite peut se manifester par l'évitement des lieux, des personnes ou des activités qui provoquent des émotions désagréables. C'est un réflexe de protection qui permet de réduire l'angoisse à court terme mais qui, à long terme, peut renforcer la peur de la situation évitée.
  2. Le Contrôle : Tenter de maîtriser toutes les variables d'une situation pour éviter l'incertitude ou le désagrément fait partie de cette catégorie. Cette approche peut créer une illusion de sécurité mais peut aussi conduire à une grande tension, car le contrôle total est souvent impossible et peut générer frustration et épuisement.
  3. L'Interprétation selon une croyance précise : Cela implique de rationaliser ou d'interpréter une situation en fonction d'une croyance préexistante. Par exemple, si quelqu'un est convaincu que "tout le monde me juge", il peut interpréter les regards ou les commentaires des autres comme des critiques, même quand ils ne le sont pas. Cette méthode peut confirmer faussement des peurs ou des préjugés et empêcher une évaluation réaliste des situations.

Les logiques d'évitement

L'évitement de soi

Se couper de ses propres émotions ou pensées, nier sa responsabilité ou éviter de faire face à des souvenirs douloureux sont des manières de s'éviter soi-même. Ce type d'évitement peut amener à des décisions qui sont déconnectées des vrais besoins et désirs de l'individu, conduisant à des échecs répétés et à une diminution de l'estime de soi.

L'évitement des autres

La peur du jugement peut amener à éviter les interactions sociales. Bien que cela puisse temporairement rassurer, si cette stratégie est rigidifiée, elle peut mener à un isolement social, augmentant les sentiments de solitude et d'aliénation.

L'évitement du monde

Éviter les situations perçues comme risquées ou angoissantes peut sembler une bonne stratégie pour bloquer la peur. Cependant, cela peut aussi limiter sévèrement les expériences de vie, réduisant le sentiment d'autonomie et de liberté, et peut conduire à un état où l'individu se sent prisonnier de ses propres peurs.

Les logiques de contrôle ou logiques paradoxales

Un exemple assez marquant d'une logique paradoxale est la Surprotection parentale. Les parents qui, par peur que leur enfant ne se blesse, limitent sévèrement ses activités physiques et sociales, peuvent involontairement empêcher le développement de son autonomie et de sa résilience. Ce type de contrôle excessif peut conduire à des enfants plus anxieux ou moins capables de gérer des situations indépendamment.

C’est une dynamique profondément humaine, souvent source de frustration et de contradictions internes. Explorer ces différentes facettes peut nous aider à mieux comprendre les pièges potentiels de ces tentatives de contrôle et à trouver des voies plus équilibrées pour gérer nos réactions face à l'incertitude.

Quelques logiques de contrôle dans lesquelles je parie que vous vous reconnaîtrez :

Le contrôle des autres

Changer les autres, quel noble projet, n’est-ce pas ? Qui parmi nous n'a jamais souhaité, dans un élan de frustration, que son partenaire, ami, ou collègue change d’attitude ? "Si seulement il pouvait être différent !" clame-t-on en secret. Mais curieusement, malgré nos efforts stratégiques et nos subtiles manipulations, les gens ont cette fâcheuse tendance à rester fidèles à eux-mêmes. Ils changent, oui, mais souvent pas dans le sens que nous avions espéré. C’est comme donner un coup de peinture sur une tapisserie qui ne vous plaît pas : la tapisserie est toujours là, juste un peu moins visible.

Le contrôle de soi

Quant à contrôler nos propres pensées et émotions, c’est un peu comme essayer de lisser les vagues d'un océan en pleine tempête. On se dit qu'on ne va pas paniquer, qu'on va rester calme, que l'insomnie ne passera pas par nous... et pourtant, à 3 heures du matin, on se retrouve à compter les moutons, qui semblent se multiplier à chaque instant. Le cerveau a ce drôle de défaut de ne pas toujours écouter nos ordres, surtout quand on lui dit de ne pas ressentir quelque chose.

Le contrôle du monde

Et enfin, il y a cette aspiration parfois démesurée à contrôler le monde autour de nous. Certains, insatisfaits de la tournure des événements, voudraient redessiner le globe selon leur propre vision, corriger ce qui semble défectueux, comme s’ils disposaient d’une gomme géante et d’un crayon tout-puissant. Mais, hélas, le monde n'est pas une feuille de dessin. La prière de Marc Aurèle reste pertinente : "Donne-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux changer." Mais qui écoute encore les sages ces jours-ci ? Sûrement pas ceux qui pensent que leur volonté peut arrêter la pluie.

Les logiques de confirmation de croyance

Les croyances... ces fondations essentielles de notre psyché qui commencent souvent par des conclusions tirées d'expériences passées. Progressivement, elles se transforment en lignes directrices pour nos futures actions, façonnant nos interactions avec nous-mêmes, les autres, et le monde en général. Nous créons et maintenons une vision du monde cohérente grâce à ces croyances, qui nous permettent de naviguer dans la complexité de nos vies.

Mais n'est-il pas fascinant de voir comment la vie, avec sa malice subtile, peut parfois nous amener à revoir ces croyances ?

Sous l'influence de nouvelles expériences ou de changements dans notre environnement social, ce qui était une vérité indiscutable peut soudain devenir sujet à débat. C'est là que le besoin de souplesse entre en jeu, pour que notre construction du monde puisse évoluer avec nos expériences sans trop de heurts.

Pourtant, il arrive que certaines de nos croyances décident de ne plus jouer le jeu de l'évolution. Elles se figent, deviennent rigides, et commencent même à dominer notre perception des expériences, plutôt que l'inverse. Wittgenstein avait bien saisi ce phénomène lorsqu'il écrivait : "il en est ainsi et ainsi. C'est le genre de proposition que l'on se répète un nombre incalculable de fois. On croit suivre encore et toujours le cours de la nature, et on ne fait que suivre la forme à travers laquelle nous la considérons."

Ce type d'attitude n'est pas nécessairement problématique, tant que l'on accepte les conséquences personnelles et sociales qui en découlent. Mais elle devient dysfonctionnelle lorsque nos croyances, ancrées comme seules références pour déchiffrer nos interactions, ne sont pas partagées par les autres. Ces croyances, qu'elles soient imaginaires ou renforcées par des expériences qui les confirment, ne se laissent pas facilement modifier par la logique, même la plus solide.

Nous risquons alors de nous retrouver isolés, dépensant une énergie considérable pour prouver ce que nous croyons être vrai dans un processus de prophétie autoréalisatrice.

Imaginons une personne convaincue que personne ne l'aime. Cette croyance impacte fortement son interaction sociale. Si elle se comporte de manière distante ou méfiante, anticipant rejet ou indifférence, elle pourrait éviter d'initier des contacts ou des conversations, craignant que ces tentatives ne confirment ses craintes. Cela pourrait se manifester par des réponses courtes lorsqu'on lui parle, ou par une absence à des événements sociaux, par exemple.

Les amis, collègues, ou connaissances risquent d'interpréter cette distance et cette réticence comme un manque d'intérêt ou une froideur de sa part. Par conséquent, ils pourraient commencer à se distancer eux-mêmes, réduisant leurs efforts pour l'engager dans des activités ou pour maintenir le contact. Cette réaction est logique de leur point de vue, car ils perçoivent qu'ils ne sont pas appréciés ou même activement ignorés.

Face à cette distance accrue de la part des autres, la personne peut voir cela comme une confirmation de sa croyance initiale que personne ne l'aime, ce qui renforce sa conviction et la pousse à continuer sur le même chemin de comportement distant. Elle se retrouve ainsi prise dans un cercle vicieux : plus elle se comporte comme si personne ne l'aimait, plus elle crée une réalité où cela semble être le cas. C'est une illustration parfaite de la façon dont une croyance peut se nourrir elle-même, devenant une prophétie autoréalisatrice.

Et voilà, la croyance est justifiée !

Vous voyez le piège ? La dynamique est subtile mais puissante, et mérite une attention particulière si nous voulons maintenir une perspective ouverte et adaptable.

Comment inverser la vapeur pour réussir ?

Si vous vous trouvez souvent face à des résultats décevants malgré vos efforts, il peut être temps de repenser votre approche. Ne pensez-vous pas ?

La première chose et sans doute la plus importante, à mon sens, simple et évidente consiste à arrêter de faire ce que vous faites et qui contribue à alimenter et même renforcer le problème. Arrêtez ! Stop !

La seconde : Vous êtes créatif ! Faites œuvre de créativité en faisant n'importe quoi d'autre ! Pourvu, comme le disait ma grand-mère, pourvu que ça mousse ! Du moment que vous faites autre chose que ce que vous aviez l'habitude de faire pour résoudre un problème et qui vous menait toujours à la même fin, en principe, même si c'est n'importe quoi, c'est déjà gagné !

Allez, c'est à vous maintenant ! Passez de l'auto-sabotage à la réussite !

Et si vous n'y arrivez pas seul(e), venez me voir, en peu de séances, nous pourrons y arriver ensemble !

Prenez grand soin de vous... A bientôt.

Le cabinet Psy Coach Versailles, niché à Versailles près du Chesnay et tout près de Paris, est également spécialisé en thérapie stratégique systémique. Si vous vous retrouvez souvent en situation d"échecs ou face à des frustrations répétitives et souhaitez en explorer les causes profondes, nous sommes là pour vous aider. Notre approche, centrée sur la thérapie stratégique, vise à vous accompagner dans la compréhension et la transformation de vos cycles d'échec en opportunités de croissance. Le cabinet Psy Coach Versailles, vous propose un espace sécurisant où vous pourrez explorer vos schémas comportementaux et apprendre à les rediriger vers des résultats plus positifs. Venez découvrir comment transformer vos échecs en étapes constructives sur votre chemin vers le succès personnel.

Par Frédérique Korzine,
psychanalyste à Versailles
Pour un soutien personnel ou professionnel, je vous propose un suivi adapté à vos besoins favorisant bien-être et épanouissement, à Versailles.

Psychanalyse, hypnose, coaching, supervision et thérapies brèves.

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