En retard, en retard, je suis en retard !
28/11/2024

En retard, en retard, je suis en retard !

En retard, toujours en retard… Comme le Lapin Blanc, vous avez peut-être cette impression de courir sans cesse après le temps. Mais pourquoi sommes-nous si obsédés par le temps qui file ? Et si cette course effrénée cachait quelque chose de plus profond ? Prenons un instant pour y réfléchir.

Ah, vous voilà ! Toujours pressé, toujours paniqué, la montre à la main, courant en tous sens !

« En retard, en retard, je suis en retard ! »

Mais dites-moi, cher Lapin Blanc, êtes-vous certain d’avoir réellement pris le temps de réfléchir à tout cela ? Car derrière votre course effrénée et vos airs stressés, il y a sans doute bien plus qu’un simple agenda chargé. Et si nous parlions un instant de vous ?

Pourquoi cette obsession pour le temps ?

Permettez-moi de vous poser la question : pourquoi êtes-vous si obsédé par le temps ? Vous semblez le traquer, le surveiller, comme si votre vie entière en dépendait. Et pourtant, le temps, voyez-vous, n’a jamais vraiment été un ami fidèle. Il s’échappe, il file, il nous glisse entre les doigts. Mais vous, vous semblez déterminé à l’attraper, à ne jamais le laisser s’enfuir. Pourquoi donc ?

Une peur de l’échec ?

Peut-être craignez-vous que le moindre retard entraîne des conséquences dramatiques...

Serait-ce la Reine de Cœur qui vous terrifie ainsi ? Vous savez, cette figure d’autorité toujours prompte à crier « Qu’on lui coupe la tête ! » ? Ou peut-être est-ce vous-même, votre propre juge intérieur, qui vous pousse à ne jamais relâcher la pression. Cette crainte du désordre, du chaos qui peut survenir quand les choses ne se déroulent pas comme prévu, semble être un poids lourd à porter pour un si petit lapin. Et pourtant, ne serait-ce pas dans ces imprévus que se cachent les véritables aventures ?

Un perfectionnisme maladif ?

Vous voulez être partout à la fois, ne jamais décevoir, ne jamais manquer à vos obligations.

Mais au fond, est-ce vraiment tenable ? Si vous êtes toujours en retard, c’est peut-être parce que vos attentes envers vous-même sont irréalistes. Peut-être avez-vous été conditionné à croire que tout devait être parfait, précis, rigoureusement dans les temps. Mais dites-moi, cher Lapin Blanc, qui vous impose ces normes ? Et si vous vous accordiez le droit à l’erreur ? Après tout, même Alice, malgré vos cris et vos mises en garde, parvient à vivre ses aventures au bon moment.

Une peur du vide ?

Et si, derrière cette obsession pour le temps, il y avait une peur plus profonde : celle du vide, de l’immobilité ?

Après tout, courir vous donne une mission, un objectif. Tant que vous êtes en mouvement, vous n’avez pas besoin de réfléchir au « pourquoi ». Mais lorsque vous êtes forcé de vous arrêter, que reste-t-il ? Peut-être craignez-vous ce silence qui vous obligerait à faire face à vos propres doutes ou à un sentiment de solitude... Cette montre que vous portez n’est-elle pas un moyen de remplir chaque seconde, de ne jamais affronter ce vertige du temps libre ?

Le syndrome du sauveur

Ou peut-être, cher Lapin Blanc, pensez-vous que tout repose sur vous.

Que si vous n’êtes pas à l’heure, le monde s’écroulera. Vous courez, non seulement pour vous-même, mais aussi pour les autres. Et si ce n’était qu’un mythe que vous vous êtes inventé ? Et si, parfois, le monde pouvait tourner sans votre montre, sans vos sauts précipités ? Alice n’est-elle pas la preuve que l’imprévu peut donner naissance à des merveilles ?

Où courez-vous, exactement ?

Soyons honnêtes, cher Lapin Blanc, savez-vous seulement où vous allez ?

Vous courez, vous sautez, vous paniquez, mais quel est le but ? Alice vous suit dans votre terrier et découvre un monde merveilleux, un pays où tout est possible. Mais vous, avez-vous une seule fois pris le temps de lever les yeux pour admirer ce qui vous entoure ?

Peut-être que votre montre vous aveugle, vous empêche de voir que

la vie n’est pas seulement une suite d’horaires et d’obligations.

Vous traversez des jardins fleuris, croisez des personnages hauts en couleur, mais votre esprit reste prisonnier d’un compte à rebours imaginaire. Vous ne trouvez pas cela dommage ?

Et si le problème, c’était le temps lui-même ?

Vous et votre montre, vous êtes inséparables, n’est-ce pas ?

Mais avez-vous réfléchi à cette idée : et si le temps n’était qu’une invention ? Un concept créé pour nous stresser, pour nous pousser à courir toujours plus vite. Dans votre monde, pourtant, le temps semble bien étrange. Il s’étire, se contracte, disparaît parfois complètement.

Peut-être que cette notion de "retard" qui vous hante n’est, au fond, qu’une illusion.

D’ailleurs, réfléchissez : Alice ne semble jamais vraiment en retard, elle. Malgré vos cris paniqués, elle finit toujours par arriver là où elle doit être, au moment où elle doit y être. Peut-être que vous devriez en prendre de la graine.

Quelques conseils pour ralentir

Cher Lapin Blanc, il est temps de faire une pause (oui, ironiquement). Si un psychanalyste vous avait sous sa loupe, il vous dirait sans doute que votre course effrénée cache une angoisse plus profonde. Peut-être un sentiment d’insécurité, une peur de ne pas être à la hauteur. Mais permettez-moi de simplifier les choses : vous avez besoin de relâcher la pression.

Posez votre montre (ou votre smartphone) de temps en temps

Commencez par lâcher ce qui vous obsède : cette montre que vous fixez constamment, ou, dans notre cas à nous, ce téléphone qui nous alerte sans arrêt. Vous verrez, le monde ne s’arrêtera pas de tourner pour autant. Prenez une journée sans planification stricte, laissez de l’espace pour l’imprévu, pour le simple plaisir d’exister sans urgence.

Choisissez vos batailles

Il n’est pas nécessaire de tout faire ni d’être partout à la fois.

Identifiez ce qui compte vraiment pour vous et concentrez-vous là-dessus. Toutes les courses ne méritent pas d’être courues, cher Lapin. Demandez-vous : « Qu’est-ce qui arriverait vraiment si je ne suis pas à l’heure cette fois-ci ? » La réponse, bien souvent, sera : « Rien de bien grave. »

Appréciez le moment présent

Regardez autour de vous, admirez ce qui se passe dans ce Pays des Merveilles.

Vous pourriez être surpris par tout ce que vous avez manqué en courant. La beauté des champignons géants, la folie douce du Chapelier fou, ou encore la sagesse du Chat de Cheshire. Apprendre à ralentir, c’est aussi apprendre à voir la richesse du monde qui nous entoure.

Ralentissez votre rythme

Ce n’est pas un sprint, cher Lapin, c’est une aventure.

Et une belle aventure ne se vit pas à toute allure. Peut-être pourriez-vous troquer votre course effrénée contre une balade à pas mesurés, en savourant le chemin plutôt que de focaliser sur la destination. N’oubliez pas, le temps lui-même est une illusion : ce n’est pas combien de choses vous faites, mais comment vous les vivez qui compte.

Faites une chose à la fois

On appelle cela la pleine conscience : au lieu de jongler avec mille tâches, concentrez-vous sur une seule.

Buvez une tasse de thé sans penser à la prochaine réunion. Parlez à Alice sans jeter des regards furtifs à votre montre. Cela vous donnera un sentiment de calme et d’accomplissement bien plus durable que votre frénésie habituelle.

Souvenez-vous, cher Lapin Blanc : ralentir, ce n’est pas renoncer. C’est choisir de vivre plus intensément et plus sereinement. Alors, pourquoi ne pas essayer ?

En guise de conclusion

Cher Lapin Blanc, vous êtes un personnage fascinant. Votre obsession pour le temps reflète nos propres angoisses modernes, nos courses après des objectifs souvent impossibles à atteindre. Mais sachez ceci : le temps n’est pas votre ennemi. En réalité, il n’est qu’un spectateur passif. C’est vous qui décidez de la façon dont vous voulez vivre votre aventure.

Alors, cher Lapin, pourquoi ne pas prendre un instant pour réfléchir à cette course ? Non pas pour la stopper (après tout, vous êtes le Lapin Blanc, et courir est dans votre nature), mais pour vous demander si elle vous mène quelque part… ou si elle ne fait que tourner en rond. Souvenez-vous : ce n’est pas la destination qui compte, mais le chemin.

Par Frédérique Korzine,
psychanalyste à Versailles
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Psychanalyse, hypnose, coaching, supervision et thérapies brèves.

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