Qu'est-ce que la mythomanie ?
17/4/2025

Mythomanie : quand le mensonge devient refuge

Tout le monde ment. Par politesse, pour se protéger, pour éviter un conflit. Mais parfois, le mensonge ne se limite plus à une stratégie occasionnelle. Il devient une seconde nature. Une manière de se sentir exister, de se faire aimer, d'échapper à une réalité trop brutale. Quand le mensonge n’est plus un outil, mais une identité, on parle de mythomanie. Qu’est-ce que la mythomanie ? Pourquoi certaines personnes inventent-elles des récits de toute pièce, même quand elles n’ont rien à y gagner ? Et surtout, que cherche-t-on à fuir à travers le mensonge compulsif ? Entre souffrance narcissique, blessure d’enfance et besoin d’amour, ce trouble psychologique soulève des questions profondes sur la construction du moi et les liens sociaux.

Qu’est-ce que la mythomanie ?

La mythomanie, ou mensonge pathologique, désigne une tendance compulsive à mentir sans motif clairement identifiable.

Contrairement au mensonge délibéré, utilitaire ou manipulateur, la mythomanie n’a pas toujours de but conscient. Le sujet invente, embellit, transforme la réalité, parfois même sans s’en rendre compte.

Le terme a été popularisé par le psychiatre Ernst Dupré au début du XXe siècle, qui parlait de « mensonge morbide » pour désigner une pathologie du moi. Il insistait sur le fait que ces personnes ne mentent pas seulement pour tromper les autres, mais souvent pour se raconter une autre vie, plus supportable.

La mythomanie peut s’inscrire dans différents tableaux cliniques :

  • En tant que trouble isolé (forme bénigne ou chronique),
  • Comme symptôme d’un trouble de la personnalité (narcissique, histrionique, borderline…),
  • Ou dans un contexte psychotique, lorsque les récits deviennent délirants.

Comment se manifeste la mythomanie ?

La mythomanie prend des formes variées et parfois très discrètes.

Elle peut aller de petits arrangements avec la vérité à des récits totalement inventés, parfois héroïques, tragiques ou extraordinaires. Quelques exemples typiques :

  • Une personne affirme avoir un diplôme prestigieux qu’elle n’a jamais obtenu,
  • Un homme raconte qu’il a échappé à un attentat ou qu’il a survécu à un cancer imaginaire,
  • Une femme se fait passer pour victime de maltraitances jamais vécues,
  • Un patient affirme connaître des célébrités ou détenir un poste important fictif.

Mais derrière ces mensonges, le gain n’est pas matériel : il est psychique.

Le sujet cherche à capter l’attention, à susciter l’admiration, la compassion, ou à renforcer son image de soi. Dans certains cas, il s’agit même d’un appel inconscient à l’aide.

Pourquoi ment-on ? De la protection à la survie psychique

Mentir peut avoir des fonctions multiples, et dans le cas du mythomane, le mensonge devient une armure contre l’effondrement.

Compenser un vide narcissique

Souvent, les personnes mythomanes ont grandi avec un sentiment d’infériorité, d’invisibilité ou de honte.

Le mensonge devient alors un moyen de réparer symboliquement une image de soi abîmée.

« Je mens pour ne pas être celui ou celle que je ne supporte pas d’être. »

Dans cette logique, l’embellissement ou la fiction servent à soutenir un moi fragile, à se sentir valorisé, à attirer un regard bienveillant.

Exister dans le regard de l’autre

Comme le dit si justement Alberto Eiguer :

« Le sujet mythomane n’est pas simplement menteur. Il cherche, par la fiction, à tisser un lien qui compense le manque d’amour ou de reconnaissance. »

Le mensonge devient une tentative désespérée de susciter l’amour, de se faire remarquer, de retrouver une place dans le monde. Il y a souvent dans la mythomanie une dimension relationnelle très forte : sans l’autre, le récit ne prend pas sens.

Échapper à une réalité douloureuse

Certaines personnes mythomanes ont vécu des traumas, des humiliations, ou des abandons précoces.

Mentir permet alors de fuir une réalité perçue comme insupportable.

La fiction devient refuge, l’imaginaire supplée au réel défaillant.

Dans ce cas, le mensonge n’est pas manipulation, mais stratégie de survie psychique.

Entre fantasme et réalité : une frontière floue

Le plus troublant dans la mythomanie, c’est que le sujet croit parfois à ses propres mensonges.

Il n’est pas toujours dans une volonté consciente de tromper. La mémoire se modifie, le récit se répète, le corps y croit : le mensonge devient réalité intérieure.

Cela interroge la porosité entre souvenir, imaginaire et construction identitaire. Le mythomane fabrique une réalité alternative, non pour détruire, mais pour exister autrement. Ce qui pose la question : à quel point avons-nous besoin de fiction pour tenir debout ?

Le regard psychanalytique sur la mythomanie

Un faux-self en action ?

Selon Donald Winnicott, le faux-self est une structure défensive, élaborée très tôt dans la vie du sujet pour s’adapter aux attentes de l’environnement.

Lorsqu’un enfant ne se sent pas accueilli dans son être profond, ou qu’il n’a pas la liberté d’exprimer ses émotions et ses besoins authentiques, il développe un moi “de façade” : ce faux-self permet d’être accepté, reconnu, aimé… mais au prix d’un renoncement à soi-même.

Dans cette perspective, le mensonge pathologique peut être lu comme une extension de ce faux-self, poussé à l’extrême.

Le sujet s’efface derrière un personnage fictif, plus acceptable, plus valorisé, plus aimable que ce qu’il croit être en réalité.

Chaque mensonge devient une brique dans la construction d’un soi alternatif, censé répondre à ce que l’environnement – familial, social ou imaginaire – attend de lui.

Le problème, c’est que ce faux-self, à force d’être investi, devient parfois la seule interface avec le monde. Le sujet n’a plus d’accès à son être véritable, il se perd dans les rôles qu’il invente, et ses relations deviennent profondément faussées, asymétriques, voire toxiques, car basées sur une illusion.

Au fil du temps, ce personnage fictif prend toute la place.

Et le désir d’être aimé pour ce que l’on est devient prisonnier d’un paradoxe : on ne peut plus être aimé, car on ne se montre jamais vraiment.

Un appel au lien plus qu’une tromperie

Du côté de la psychanalyse groupale, le mensonge pathologique peut aussi s’envisager comme une tentative désespérée mais créative de restaurer un lien symbolique, là où les premiers liens – familiaux, affectifs, intersubjectifs – ont été marqués par la rupture, la discontinuité ou l’insécurité.

Le mythe personnel – ces histoires que le sujet invente, transforme, enjolive – n’est pas seulement un mensonge : c’est un récit qui cherche à réparer, à raccrocher le sujet à un ensemble, à une histoire partagée, à un groupe d’appartenance. Il peut prendre la forme d’un drame familial reconstruit, d’une destinée héroïque fictive, ou d’un traumatisme inventé pour justifier une souffrance réelle.

Dans ce cadre, le mensonge n’est pas tant une manipulation qu’un appel à l’inscription dans un tissu symbolique, un scénario groupal qui donne enfin un sens à l’existence.

Ce que le sujet cherche, à travers ses fictions, c’est un lieu où être entendu, reconnu, légitimé. Il s’agit d’être quelqu’un pour quelqu’un, même si cela implique d’être quelqu’un d’autre que soi. Le mensonge devient alors une suppléance relationnelle, une tentative – certes illusoire – de recréer du lien là où il a fait défaut.

Mythomanie et autres troubles associés

La mythomanie ne constitue pas toujours un trouble isolé.

Dans de nombreux cas, elle s’inscrit dans une configuration psychique plus vaste, et ne peut être comprise qu’en lien avec le fonctionnement global de la personnalité du sujet. Il ne s’agit donc pas uniquement de “mentir pour mentir”, mais souvent d’un symptôme révélateur d’une organisation plus profonde, qu’elle soit névrotique, limite ou psychotique.

Trouble de la personnalité narcissique

Chez certains patients narcissiques, le mensonge peut devenir un outil au service de la construction d’une image idéalisée de soi.

Il ne s’agit pas ici de tromper pour nuire, mais de protéger un moi fragile et hypersensible à la critique. Les récits inventés servent à alimenter une façade de toute-puissance, à compenser des blessures narcissiques anciennes, souvent liées à un défaut de reconnaissance précoce.

Dans ce cas, le mensonge pathologique est moins un mécanisme de défense contre la réalité qu’un moyen de préserver une image de soi valorisée dans le regard de l’autre.

Trouble borderline de la personnalité

Dans les organisations limites, le mensonge peut refléter l’instabilité identitaire, les variations émotionnelles intenses, ou encore la difficulté à maintenir une cohérence du moi.

Le sujet peut changer de version selon son état émotionnel, ses besoins affectifs du moment ou ses peurs d’abandon.
Il ne s’agit pas nécessairement d’un mensonge intentionnel, mais d’un rapport flou à la réalité, où le fantasme, le désir et la mémoire se confondent.

Ici, le mensonge est un appel désespéré au lien, souvent dramatique ou victimisant, et ponctué de ruptures et de contradictions.

Trouble histrionique de la personnalité

Le sujet histrionique, quant à lui, utilise souvent le mensonge pour attirer l’attention, susciter l’intérêt ou dramatise des éléments de sa vie afin de se maintenir au centre de la scène relationnelle.

Ce n’est pas tant la véracité qui importe que l’effet produit sur l’autre.
L’embellissement ou l’invention de situations sert à garder l’attention de l’interlocuteur, et parfois même à éviter l’ennui ou l’abandon.

Le mensonge devient ici un outil de séduction inconscient, une manière d’exister dans le regard d’autrui à travers la mise en scène permanente de soi.

Organisation perverse

Dans certains cas plus rares, le mensonge pathologique peut relever d’une structure perverse, dans laquelle le sujet joue avec la vérité et le mensonge de manière consciente et stratégique, sans éprouver de culpabilité.

Le mensonge n’est alors plus refuge mais instrument de pouvoir, outil de domination ou de manipulation, utilisé pour troubler l’autre, inverser les rôles, ou se placer en position de contrôle.

Ici, le mensonge est froid, calculé, dissocié du lien affectif, et ne vise pas à fuir la souffrance mais à éviter l’altérité ou la perte de maîtrise.

Le quotidien du mythomane : honte, isolement, contradiction

Vivre dans le mensonge permanent n’est pas un confort, ni un plaisir.

Au contraire, pour la plupart des patients mythomanes, le quotidien est traversé par une profonde souffrance intérieure, souvent tue, souvent invisible.

Culpabilité et honte comme toile de fond

Nombreux sont ceux qui, en thérapie, expriment un sentiment lancinant de culpabilité : celui d’avoir trompé, manipulé, parfois même blessé.

Mais cette culpabilité ne suffit pas à enrayer la mécanique du mensonge. Elle coexiste avec une honte plus insidieuse, plus tenace : la honte de ne pas être "suffisant" tel quel, la honte d’avoir besoin de fiction pour être regardé, aimé, écouté.

Le mythe personnel devient alors à la fois protection et prison : il protège du rejet, mais enferme dans une identité construite, artificielle, instable.

La peur constante d’être démasqué

Derrière chaque interaction sociale se cache une tension : "Et si l’autre découvrait la vérité ?"
Cette peur de l’effondrement identitaire en cas de dévoilement engendre :

  • Une hypervigilance relationnelle,
  • Une auto-censure affective,
  • Et parfois une agressivité défensive pour écarter toute menace d’exposition.

Certains patients développent même des comportements d’évitement (fuites, ruptures soudaines, changement d’environnement) dès que leur récit vacille. Ils préfèrent disparaître plutôt que d’être confrontés à la chute de leur propre fiction.

Une contradiction intérieure permanente

Ce qui rend la vie du mythomane si difficile, c’est cette ambivalence chronique entre deux besoins inconciliables :

  • Le besoin vital d’être vu, reconnu, aimé, même à travers le filtre du mensonge ;
  • Et le désir tout aussi profond de vérité, de lien sincère, de repos psychique.

Cette tension produit un épuisement émotionnel, une instabilité affective, et souvent un sentiment d’imposture ravageur : “Je ne suis pas celui qu’ils croient, et si je leur dis, je les perds”.
Le sujet vit alors dans une sorte de double contrainte permanente, coincé entre l’angoisse de perdre l’amour et la peur d’être aimé pour de faux.

Les conséquences psychiques et relationnelles

À long terme, cette dynamique intérieure mène souvent à :

  • Des troubles anxieux (ruminations, crises d’angoisse, phobies sociales),
  • Des troubles dépressifs, alimentés par le désespoir et l’isolement,
  • Des ruptures affectives douloureuses : amitiés rompues, famille coupée, relations amoureuses conflictuelles,
  • Un repli sur soi croissant, marqué par la méfiance, la lassitude ou le retrait social.

Et surtout, une incapacité à se construire un sentiment d’identité stable, une narration de soi cohérente, authentique, durable.

L’enfermement dans le personnage

Paradoxalement, plus le sujet ment, plus il devient prisonnier de son propre récit. Il doit se souvenir de ce qu’il a dit à chacun, maintenir la cohérence, entretenir la fiction. Cela mobilise une énergie considérable, et l’empêche souvent d’accéder à sa vie intérieure réelle.

Le sujet n’a pas d’espace pour “être” : il doit constamment “paraître”.

Certains patients avouent en séance qu’ils ne savent plus vraiment où est la frontière entre ce qu’ils ont vécu et ce qu’ils ont raconté. Leur histoire personnelle devient floue, fragmentée, envahie de fiction. C’est là que le travail thérapeutique prend tout son sens : aider à retrouver un récit intérieur fiable, incarné, vrai – même s’il est douloureux.

Mythomanie et société : quand le mensonge est valorisé

Il est aussi utile de rappeler que notre société actuelle, hypermédiatisée, spectaculaire, saturée d’images idéales et de récits calibrés, favorise parfois une forme de mythomanie sociale.

Ce n’est plus seulement l’individu qui ment pour survivre : c’est un système qui incite à se présenter sous un jour modifié, à enjoliver, à performer.

Réseaux sociaux, storytelling personnel, personal branding, mises en scène de la réussite ou du bonheur : tout pousse à embellir la réalité, à la scénariser, à l’exagérer. Dans ce contexte, la frontière entre authenticité et fiction devient floue, surtout pour les personnalités fragilisées, en quête d'identité stable ou de reconnaissance affective.

La mythomanie, jadis symptôme pathologique individuel, semble parfois devenir un mode d’adaptation collective, banalisée sous des formes séduisantes mais psychiquement coûteuses.

Une société du faux-self ?

Il ne s’agit pas ici de dénoncer les réseaux sociaux comme uniques responsables, mais de souligner qu’ils créent un environnement où l’apparence prime souvent sur la substance, et où le moi public peut étouffer le moi intime.

Ce que Winnicott appelait faux-self trouve aujourd’hui un écho collectif : une société où il faut “être quelqu’un”, “avoir une image forte”, “construire une marque personnelle”.
Mais à quel prix ?

Cette pression à la représentation peut, chez certains sujets vulnérables, réactiver des blessures narcissiques anciennes ou accentuer un sentiment d’insuffisance, conduisant à fabriquer un moi fictif pour rester dans la course, pour se sentir exister.

La tentation de la fiction comme refuge socialement accepté

Ce qui était autrefois considéré comme du mensonge peut aujourd’hui être valorisé comme narration, inspiration, “contenu engageant”.

Il est devenu difficile de distinguer :

  • Une trajectoire réelle d’un récit marketing,
  • Une émotion vécue d’une émotion mimée,
  • Une réussite construite d’une réussite racontée.

Dans cet écosystème flou, le sujet fragile n’a plus de boussole. Il peut glisser insidieusement vers une forme de mythomanie douce, d’abord ludique, puis structurante, jusqu’à se perdre dans un personnage trop bien huilé pour être vrai.

Un défi pour la subjectivité

Face à cette normalisation du paraître, la mythomanie nous interroge sur la difficulté contemporaine à tolérer l’imperfection, la banalité, l’authenticité, voire la douleur.

Dans un monde où chacun doit être remarquable, visible, aimé, performant… qui osera encore dire la vérité nue de son vécu intérieur ?
Le mensonge n’est alors plus une anomalie, mais une tentative d’adaptation extrême à une société qui valorise la mise en scène au détriment de l’être.

La mythomanie devient alors le symptôme collectif d’un désir effréné d’exister autrement, dans un monde où “ce que je suis” ne suffit jamais.

Le mensonge comme tentative d’être aimé autrement

La mythomanie n’est pas une simple “manipulation”. C’est une stratégie de survie psychique, une tentative souvent désespérée de se sentir digne d’amour, d’intérêt, de présence.

Derrière les récits inventés, les diplômes fictifs, les exploits imaginaires, il y a souvent un enfant blessé, un adulte en quête de regard, un sujet qui n’a pas pu construire une image de soi suffisamment solide pour s’exposer au réel.

Accompagner un mythomane, c’est l’aider à retrouver une vérité intérieure, à oser être sans se cacher, à renoncer à la fiction pour se découvrir dans le réel — et y être, peut-être, enfin accueilli.

FAQ – Tout comprendre sur la mythomanie

Comment savoir si je suis mythomane ?

Se poser la question est déjà un pas important.

La mythomanie ne se réduit pas à mentir de temps en temps : elle se caractérise par des mensonges fréquents, compulsifs, parfois involontaires, et qui s’inscrivent dans une tentative de se valoriser, d’attirer l’attention ou de fuir une réalité douloureuse. Si vous avez l’impression de ne plus contrôler vos mensonges, d’en souffrir, ou de vous perdre dans des récits inventés, il est possible que vous soyez concerné(e). Une consultation avec un(e) psychologue ou un(e) psychiatre pourra vous aider à poser un diagnostic et à comprendre ce que vos mensonges cherchent à protéger ou à exprimer.

Peut-on guérir de la mythomanie ?

Oui, une évolution positive est tout à fait possible, mais elle nécessite un accompagnement thérapeutique adapté, dans un cadre bienveillant et non jugeant.

Le travail consiste à identifier les fonctions inconscientes du mensonge (protection, valorisation, appel à l’amour…), à renforcer l’estime de soi réelle, et à reconstruire une image de soi plus authentique. Avec le temps, la personne peut retrouver le goût de la vérité, apprendre à se montrer telle qu’elle est, et créer des liens sincères, libérés du poids de la fiction. Ce chemin est parfois long, mais il est profondément libérateur.

Pourquoi est-ce que je mens tout le temps, même sans raison ?

Mentir sans raison apparente peut signaler un mécanisme inconscient, souvent lié à un mal-être intérieur, une peur du rejet ou une difficulté à se sentir suffisamment intéressant(e).

Ce type de mensonge automatique ou compulsif ne vise pas à tromper, mais plutôt à combler un vide, à se sentir exister, à attirer l’attention. Il s’agit d’un signal de souffrance psychique, pas d’un défaut moral. Une psychothérapie peut vous aider à mieux comprendre ce besoin de mentir, à vous reconnecter à votre histoire personnelle, et à apprendre à exister sans vous camoufler derrière des récits inventés.

Comment aider une personne mythomane ?

Aider un proche mythomane demande beaucoup de patience, d’écoute et de discernement.

Il est important de ne pas humilier, ni de chercher à démontrer systématiquement que la personne ment : cela renforce ses défenses. Essayez plutôt de lui offrir un espace de confiance, où elle peut parler sans peur du rejet. Encouragez-la à consulter un professionnel de la santé mentale, en soulignant que vous vous inquiétez pour elle, sans l’accuser. Rappelez-vous que la mythomanie est une souffrance déguisée, souvent née d’un besoin d’amour, de reconnaissance ou de réparation narcissique.

Est-ce que la mythomanie est une maladie mentale ?

La mythomanie n’est pas toujours une maladie à part entière : elle peut être un symptôme d’un trouble psychologique sous-jacent (personnalité narcissique, borderline, histrionique…), ou bien exister de manière isolée.

Dans certains cas, elle prend une forme chronique mais reste compatible avec une vie sociale, bien qu’elle fragilise les liens. Dans d’autres, elle devient invalidante, notamment si elle s’accompagne de souffrance, de repli ou de ruptures fréquentes. Dans tous les cas, il s’agit d’un trouble du lien à soi et aux autres, qui mérite d’être accompagné avec sérieux et bienveillance.

Par Frédérique Korzine,
psychanalyste à Versailles
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