Quels sont les signes qui montrent que l'on traverse bien son deuil ? Comment savoir si l'on progresse ou si l'on reste bloqué dans une étape ? Et surtout, comment trouver un équilibre entre le souvenir de ce que l'on a perdu et la reprise de sa vie quotidienne ? Explorons ensemble ces aspects pour mieux appréhender le chemin du deuil.
Si son caractère inévitable est reconnu, sa manière de se manifester et de se vivre est propre à chaque individu.
Mais qu’est-ce que le deuil exactement ? Est-il linéaire, a-t-il une durée définie, ou est-il un chemin plus sinueux qu’on ne l’imagine ? Cet article vous aidera à explorer ces questions et à mieux comprendre le deuil pathologique, les formes de soutien à apporter à une personne endeuillée, ainsi que la véritable nature du deuil : ce n’est pas un état que l’on surmonte une fois pour toutes, mais un processus que l’on traverse et qui nous transforme en profondeur.
Contrairement aux idées reçues, le deuil n’est pas un chemin linéaire avec un point de départ et une destination claire, mais plutôt une traversée ponctuée de hauts et de bas, où chaque individu progresse à son propre rythme.
La durée du deuil varie considérablement selon plusieurs facteurs : la nature de la perte, la relation entretenue avec la personne ou la situation disparue, le soutien social disponible et les ressources psychologiques de l’individu. Pour certains, le chagrin s’atténue au bout de quelques mois, tandis que pour d’autres, il peut persister plusieurs années.
Mais le deuil ne se limite pas aux émotions. Ses répercussions sont multiples :
L’idée qu’il faudrait “faire son deuil” et passer à autre chose est un mythe souvent pesant pour les personnes endeuillées. Le deuil n’est pas un événement ponctuel que l’on dépasse définitivement, mais un processus de transformation intérieure. Apprendre à vivre avec l’absence, intégrer la perte dans son histoire, et donner un nouveau sens à ce lien perdu est ce qui permet, progressivement, de retrouver une forme de sérénité et d’ouverture à la vie.
Cependant, il est essentiel de ne pas les percevoir comme un cheminement linéaire et rigide. Chacun vit son deuil de manière unique, avec des allers-retours entre ces états émotionnels, des chevauchements et parfois même des périodes où plusieurs émotions coexistent.
Il permet à l’esprit de prendre le temps d’assimiler une réalité difficile sans être submergé par la douleur d’un coup. Ce n’est que progressivement que la conscience de la perte s’impose, souvent accompagnée d’une colère qui peut être dirigée contre soi-même, les autres, ou même une entité supérieure.
Vient ensuite la phase du marchandage, une tentative de négociation avec la réalité, dans l’espoir d’atténuer la souffrance. Cela peut prendre la forme de pensées du type : « Et si j’avais fait les choses autrement ? » ou encore « Si seulement je pouvais remonter le temps… ». Lorsque ces espoirs s’effacent devant l’inévitable, une profonde tristesse peut s’installer. Ce moment, parfois confondu avec une dépression pathologique, est en réalité une étape clé du processus de guérison.
L’acceptation, souvent mal comprise, n’est pas l’oubli ni l’absence de douleur, mais une transformation intérieure. Elle marque le début d’un apaisement progressif, où l’on commence à intégrer la perte dans sa propre histoire et à se reconstruire avec.
Certaines personnes peuvent traverser ces phases rapidement, tandis que d’autres restent plus longtemps dans l’une d’entre elles.
Il est également possible de revisiter certaines émotions même après avoir atteint un certain apaisement. Parfois, des événements déclencheurs (anniversaires, lieux, objets) ravivent des vagues de douleur, ce qui est totalement normal et fait partie du processus.
Il est également important de noter que toutes les pertes ne provoquent pas les mêmes réactions. Le type de relation entretenue avec la personne disparue, les circonstances de la perte, ainsi que le soutien disponible influencent la manière dont on traverse le deuil.
Si vous souhaitez approfondir la compréhension des cinq étapes du deuil, je vous invite à consulter l’article dédié “Psychologie du deuil, les 5 étapes à la loupe”, où chacune d’elles est explorée en détail, avec des nuances et des conseils pour les traverser en douceur.
Au-delà de ces étapes, il est essentiel de se rappeler que le deuil est un processus vivant, un cheminement intérieur qui évolue avec le temps et qui ne doit pas être vécu comme une liste d’étapes à franchir, mais comme un mouvement propre à chaque individu.
Des périodes de mieux-être peuvent alterner avec des moments plus difficiles. Il arrive que des dates anniversaires, des lieux, des odeurs ou des souvenirs ravivent intensément la douleur, même après une longue période d’apaisement. Ce n’est pas un retour en arrière, mais une réaction normale qui fait partie du cheminement.
Le deuil est une épreuve, mais il ne doit pas vous priver de la possibilité de retrouver un équilibre émotionnel.
Traverser le deuil, c’est apprendre à vivre avec l’absence sans être figé dans la douleur. Ce n’est pas oublier, mais transformer le lien avec la personne disparue pour pouvoir avancer tout en lui gardant une place dans votre cœur. 💙
Mais attention, il ne s'agit pas simplement de "ne pas réussir à tourner la page".
Lorsqu'une personne traverse un deuil, il est tout à fait normal de ressentir une grande tristesse, de pleurer, de se sentir désemparé. Le processus de deuil est différent pour chacun, et
Plus précisément, le DSM-5 (le Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux) définit ce trouble comme un état où la personne reste submergée par la douleur liée à la perte, au moins 12 mois après le décès chez les adultes (ou 6 mois chez les enfants et adolescents). Cette douleur peut prendre la forme d’une nostalgie intense ou d’un désir presque obsédant de revoir la personne décédée.
Le deuil pathologique s'accompagne souvent d'autres signes, comme l'incapacité à accepter la perte, une profonde solitude, une difficulté à retrouver un sens ou un but dans la vie, et une tendance à s’isoler des autres. Tout cela peut rendre difficile, voire impossible, la reprise d'une vie normale.
C’est une réaction intense et prolongée à une perte qui nécessite souvent un soutien professionnel pour aider la personne à traverser cette période difficile et à retrouver un certain équilibre émotionnel.
De même, lorsqu’un proche traverse cette épreuve, il est parfois difficile de savoir comment l’aider sans paraître maladroit. Voici quelques pistes pour accompagner avec bienveillance cette étape de vie.
La tristesse, la colère, la culpabilité ou encore le soulagement peuvent coexister dans le processus de deuil. Il est essentiel de s’autoriser à ressentir ces émotions, sans chercher à les réprimer ou à les juger. Exprimer son ressenti, que ce soit en parlant à un proche, en écrivant un journal, en dessinant ou à travers toute autre forme d’art, peut être un exutoire puissant.
Même si l’on peut être tenté de s’isoler, le lien avec les autres est un soutien précieux. Que ce soit en rejoignant un groupe de parole, en discutant avec des amis bienveillants, ou en consultant un professionnel, le fait d’échanger sur son ressenti peut soulager et favoriser l’acceptation.
Lors d’un deuil, il est fréquent de perdre toute motivation pour les activités du quotidien. Pourtant, maintenir une routine, même simple (se lever à heure fixe, prendre ses repas, marcher un peu chaque jour), permet de retrouver progressivement un sentiment de stabilité et d’éviter de se laisser submerger par l’inertie.
L’impact du deuil ne se limite pas à l’émotionnel, il peut aussi épuiser physiquement. Prêter attention à son alimentation, à son sommeil et à son bien-être corporel (yoga, méditation, activité physique douce) est un moyen de retrouver un équilibre entre le corps et l’esprit.
Avec le temps, certains trouvent du réconfort dans le fait de rendre hommage à la personne disparue, que ce soit par des rituels, l’engagement dans une cause qui lui tenait à cœur, ou en intégrant ses valeurs dans son propre chemin de vie. Trouver du sens dans l’absence peut aider à transformer la douleur en une force intérieure.
Une personne en deuil n’a pas besoin de conseils ou de solutions immédiates. Ce qu’elle attend avant tout, c’est un espace où elle peut exprimer sa douleur sans crainte d’être jugée. Parfois, un simple « Je suis là pour toi » est bien plus réconfortant que des phrases toutes faites comme « Le temps guérit tout ».
Parfois, la meilleure chose à faire est d’être simplement là : un message de soutien, une main sur l’épaule, un moment de silence partagé. Le deuil peut être une période de grande solitude, et savoir qu’une personne est là, même en arrière-plan, peut faire toute la différence.
La personne endeuillée peut se sentir dépassée par les tâches du quotidien. Plutôt que de lui demander « Dis-moi si tu as besoin de quelque chose » (ce qui peut être difficile pour elle), proposez des gestes concrets : apporter un repas, l’aider dans des démarches administratives, garder ses enfants quelques heures, l’accompagner faire une course. Ces petites attentions soulagent énormément.
Le deuil ne suit pas un calendrier précis. Certains voudront en parler, d’autres auront besoin de solitude. Respectez ces besoins et ne forcez pas les discussions si la personne n’est pas prête.
Évitez de dire « Je comprends ce que tu ressens » si vous n’avez pas vécu la même situation. Chaque deuil est unique, et il est plus juste de dire « Je ne peux pas imaginer ta douleur, mais je suis là pour toi ». De même, comparer des deuils peut être blessant (« Mon cousin a perdu son frère et il s’en est remis vite »).
Être entouré d’une présence aimante et non intrusive est souvent le plus grand réconfort. Que vous soyez directement touché par la perte ou que vous souhaitiez aider un proche, rappelez-vous que la patience, l’écoute et l’empathie sont les piliers d’un accompagnement bienveillant. 💙
Ne pas pleurer ne signifie pas que vous ne ressentez pas la douleur ou que vous ne traversez pas votre deuil. Les émotions peuvent se manifester de différentes manières, et il est tout à fait normal d'avoir des réactions qui diffèrent des attentes ou des normes sociales.
Cela peut être déclenché par des anniversaires, des événements significatifs, ou même des souvenirs inattendus. Ce phénomène est normal et fait partie du processus continu d'intégration de la perte dans votre vie.
Cette approche se concentre sur les liens entre vos pensées, émotions, et comportements pour identifier ce qui vous maintient dans une souffrance prolongée. En travaillant ensemble, nous chercherons à comprendre les schémas de pensée négatifs qui peuvent vous bloquer, et à les transformer pour vous permettre d'avancer.
Cette psychothérapie vous propose aussi des tâches concrètes pour vous aider à sortir progressivement des ruminations qui vous retiennent. En modifiant la manière dont vous interprétez et réagissez à votre perte, la thérapie vous accompagne vers un apaisement et une meilleure acceptation de la réalité.
Traverser le deuil, plutôt que de le "faire", c'est accepter la réalité de la perte tout en permettant au temps et aux émotions de jouer leur rôle dans la guérison. En comprenant ce processus et en reconnaissant les signes de progression, vous pouvez mieux naviguer à travers cette expérience inévitable tout en honorant la mémoire de l'être cher que vous avez perdu.
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