Comment quitter et survivre à un pervers narcissique ?
16/2/2025

Comment survivre à un pervers narcissique ?

Sortir d’une relation avec un pervers narcissique ne signifie pas en être libéré(e). Loin d’être une simple rupture, cette expérience laisse des blessures profondes, tant psychiques que physiques. Anxiété, culpabilité, perte d’estime de soi, isolement, somatisations : les séquelles de l’emprise sont nombreuses et rendent la reconstruction complexe. Comment retrouver confiance en soi après avoir été manipulé(e) ? Comment se défaire du poids du passé ?

La relation avec un pervers narcissique laisse souvent des traces profondes, bien au-delà de la simple rupture.

Loin d’être une séparation comme une autre, elle constitue une intrusion dans votre intimité, un effondrement du sentiment de soi et une mise à mal de votre capacité à faire confiance – en l’autre, en vous-même, en l’amour même.

L’expérience de l’emprise, la dépossession progressive de votre identité et l’incompréhension de ce qui s’est réellement joué rendent la reconstruction particulièrement complexe.

Ce type de relation, souvent marqué par des abus psychologiques et des comportements manipulateurs, vous plonge dans un état de grande vulnérabilité, où la souffrance se mêle à une anxiété diffuse et à une perte d’estime de soi.

Sortir d’une relation toxique ne signifie pas immédiatement aller mieux ; c’est souvent là que commence un cheminement plus silencieux, plus intérieur, où vous devez affronter les débris d’un soi fragilisé. Ce parcours est d’autant plus difficile que le pervers narcissique a souvent détruit progressivement votre capacité à vous écouter, à vérifier vos ressentis et à faire confiance à vos propres émotions. L’impact ne se limite pas à la sphère intime : il touche également vos relations familiales, professionnelles et amicales, rendant le travail de reconstruction long et délicat.

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Dans le cadre de la psychothérapie, notamment en psychanalyse ou en thérapie cognitive et comportementale, l’accompagnement par un psychologue ou un thérapeute peut vous aider à restaurer progressivement un sentiment de sécurité intérieure.

Il ne s’agit pas seulement de comprendre intellectuellement ce qui s’est joué dans la relation, mais aussi de réapprendre à ressentir, à identifier vos besoins émotionnels et à retrouver une certaine liberté psychique.

La vie après une relation avec un manipulateur narcissique exige souvent un profond travail sur soi, où l’écoute de vos propres limites devient essentielle.

Cet article propose une exploration sensible de cette traversée, non pas en offrant des solutions toutes faites, mais en mettant en lumière la complexité du vécu post-relation avec un pervers narcissique.

Il s’adresse à vous, qui avez peut-être vécu ce type de relation, mais aussi aux parents, aux membres de la famille et aux proches qui cherchent à mieux comprendre ce que traverse une personne après une telle épreuve.

Une sortie qui ne ressemble pas à une libération

Lorsque la relation avec un pervers narcissique prend fin – que ce soit par votre propre décision ou par un rejet brutal de sa part –, le soulagement tant espéré ne survient pas toujours.

Il est rare de ressentir immédiatement cette liberté tant attendue, cette respiration ample qui devrait accompagner une séparation.

Au contraire, ce qui s’impose en premier lieu, c’est souvent un vide immense, un chaos intérieur qui contraste avec l’état de tension devenu familier au fil du temps. Ce paradoxe est bien connu en psychologie : la relation avec un manipulateur fonctionne parfois comme une véritable addiction, où l’intensité émotionnelle, qu’elle soit euphorisante ou destructrice, finit par structurer votre quotidien. Une fois cette dynamique rompue, il ne reste qu’un gouffre, souvent accompagné d’une profonde sidération.

Dans cette période de flottement, vous pouvez vous retrouver assailli(e) de doutes.

Avez-vous exagéré ?

🤔 Était-ce réellement une perversion narcissique ou simplement une relation difficile ?

😟 N’avez-vous pas, d’une certaine manière, contribué à ce qui s’est joué ?

Ces interrogations sont courantes et ne surgissent pas par hasard.

L’emprise mise en place par le pervers narcissique modifie insidieusement la perception de la réalité.

À force de critiques dissimulées, de remarques ambiguës et d’inversions des responsabilités, vous avez peut-être fini par douter de votre propre jugement.

Ce doute, une fois ancré, persiste bien après la rupture et peut freiner votre reconstruction. C’est pourquoi sortir d’une relation toxique ne signifie pas immédiatement se libérer : la prison psychique peut subsister bien au-delà de la séparation physique.

La souffrance qui suit une telle rupture est d’autant plus marquante qu’elle s’accompagne souvent d’une perte de repères. Votre estime de soi a pu être profondément altérée, au point de ne plus savoir qui vous êtes sans le regard et le contrôle de l’autre. De nombreuses personnes ayant vécu une relation sous emprise décrivent un sentiment de vide identitaire, comme si leur personnalité s’était progressivement effacée au profit de celle du manipulateur. Ce phénomène s’explique par le fonctionnement même de l’emprise :

au fil du temps, vous vous êtes adapté(e) aux exigences du pervers narcissique, modifiant vos comportements, vos émotions et jusqu’à vos pensées pour éviter les conflits et préserver un semblant d’équilibre.

Dans ces conditions, il n’est pas rare que des troubles comme l’anxiété ou la dépression s’installent insidieusement après la séparation.

Vous pourriez ressentir une fatigue psychique intense, des difficultés à prendre des décisions, une perte de confiance en autrui ou encore un sentiment d’irréalité face à votre propre vie.

Le travail thérapeutique, lorsqu’il est entrepris, vise en premier lieu à rétablir une continuité psychique : il s’agit de retrouver une cohérence dans votre parcours, de redonner du sens à votre histoire et, surtout, d’apprendre à vous écouter sans craindre d’être dans l’erreur.

L’accompagnement par un psychologue ou un psychanalyste peut vous aider à poser un regard différent sur ce que vous avez vécu et à amorcer un processus de reconstruction en profondeur.

Les répercussions de cette relation peuvent également affecter d’autres aspects de votre vie, notamment vos relations familiales, professionnelles et amoureuses.

Vous pourriez ressentir une méfiance généralisée, une difficulté à vous engager émotionnellement ou à faire confiance, même à des personnes bienveillantes. Ces séquelles sont compréhensibles : elles sont le résultat direct du climat de manipulation et d’abus que vous avez subi. Si vous avez des enfants, la séparation peut être d’autant plus complexe que vous devez parfois continuer à interagir avec le pervers narcissique dans un cadre parental. Le divorce ou la garde des enfants deviennent alors des terrains de prolongation de la domination psychique, où la manipulation et le contrôle persistent sous d’autres formes.

Ainsi, si la rupture marque une étape essentielle, elle n’est pas une fin en soi.

C’est seulement le début d’un chemin intérieur où vous allez devoir, pas à pas, vous réapproprier votre identité, restaurer votre estime de vous-même et reconstruire votre capacité à vivre pleinement vos émotions. Ce processus est souvent long, semé d’incertitudes et de rechutes, mais il ouvre aussi la possibilité d’un renouveau. Derrière la douleur et la confusion, une autre vie est possible, une vie où vous êtes enfin libre d’être vous-même.

Une culpabilité omniprésente

L’un des paradoxes les plus douloureux après une relation avec un pervers narcissique est la culpabilité qui vous envahit.

🤔 Pourquoi avoir enduré cela aussi longtemps ?

⏳ Pourquoi ne pas être parti(e) plus tôt ?

😞 Pourquoi avoir toléré l’intolérable ?

Ces questions résonnent souvent en boucle, alimentant un profond mal-être.

Nombreuses sont les personnes qui, après une relation sous emprise, se jugent avec sévérité, comme si elles étaient responsables de leur propre souffrance.

Cette culpabilité s’insinue de manière insidieuse, nourrie par la voix du manipulateur qui, bien souvent, a passé des mois, voire des années, à vous faire porter le poids du problème.

Ce sentiment est d’autant plus envahissant que la relation a probablement été marquée par une inversion des responsabilités.

Le pervers narcissique, dans sa mécanique perverse, vous a peut-être accusé(e) d’être à l’origine des conflits, de ne jamais en faire assez, de ne pas être à la hauteur.

Ces reproches répétés, dans un climat où votre estime de soi s’est progressivement effritée, ont fini par façonner un schéma où vous vous êtes senti(e) coupable de ne pas correspondre aux attentes imposées. Même après la séparation, cette empreinte demeure et continue d’altérer votre perception de vous-même et de votre histoire.

Cette culpabilité est d’autant plus difficile à déloger qu’elle repose sur un paradoxe temporel : vous analysez votre passé avec les connaissances que vous avez acquises après coup.

Or, il est impossible de juger vos choix d’hier avec la lucidité d’aujourd’hui.

À l’époque où vous étiez sous emprise, votre perception était altérée.

L’emprise fonctionne précisément comme un brouillard psychique, vous empêchant de voir avec clarté ce qui se jouait réellement. La psychologie des relations toxiques montre que la manipulation émotionnelle et cognitive entraîne une confusion intérieure, où la peur, l’amour et la soumission s’entrelacent de façon complexe.

Comme le souligne Hirigoyen (1998), la perversion narcissique repose sur une destruction progressive de la capacité à penser par soi-même.

Ce n’est pas un simple aveuglement, mais une anesthésie du discernement, qui empêche toute prise de conscience prématurée et toute fuite avant l’effondrement final.

Ainsi, vous ne pouviez pas « voir venir » ce qui était en train de se produire, car votre esprit était progressivement modelé par un climat de manipulation et d’angoisse diffuse.

La culpabilité après une telle relation est également renforcée par l’impact que cette expérience a pu avoir sur votre entourage : votre couple, votre famille, vos enfants, vos relations amicales ou professionnelles ont peut-être été affectés.

Si vous êtes parent, vous pouvez ressentir une forme de honte à l’idée que vos enfants aient été témoins, voire victimes collatérales, de cette relation destructrice. L’influence d’un pervers narcissique ne s’arrête pas à la sphère intime : il infiltre chaque aspect de la vie, rendant la reconstruction d’autant plus difficile.

Dans certains cas, cette culpabilité peut prendre la forme d’une anxiété persistante, d’une remise en question constante, voire d’un état dépressif où l’on se reproche de ne pas avoir su protéger son propre bien-être. Il est alors essentiel de reconnaître que cette souffrance n’est pas la conséquence d’une faiblesse ou d’une faute personnelle, mais bien d’un engrenage dont il était extrêmement difficile de s’extraire.

Un travail thérapeutique en profondeur, qu’il s’agisse d’une psychothérapie individuelle, d’une approche psychanalytique ou d’un accompagnement thérapeutique plus spécifique, peut vous aider à déconstruire cette culpabilité.

En redonnant du sens à ce que vous avez vécu, en replaçant les responsabilités là où elles doivent être, vous pourrez progressivement vous libérer du poids injuste qui pèse sur vous. Il ne s’agit pas simplement de se dire que l’on n’a « rien à se reprocher », mais d’intégrer pleinement que l’on a fait ce que l’on pouvait avec les ressources que l’on avait à ce moment-là.

Accepter cela, c’est déjà faire un premier pas vers une réconciliation avec soi-même.

Le fantôme du pervers narcissique

Sortir d’une relation toxique ne signifie pas pour autant être libéré(e) de l’emprise psychique.

Même après une rupture définitive, la figure du pervers narcissique peut continuer à hanter votre esprit.

Il est fréquent d’entendre intérieurement sa voix, de reproduire involontairement certaines de ses critiques ou de ressentir encore son influence dans vos comportements. Comme si, malgré l’éloignement physique, sa présence persistait sous une forme invisible mais oppressante, infiltrant vos pensées et vos émotions.

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Ce phénomène est bien connu en psychanalyse.

Anzieu (1985) parle du concept de moi-peau, cette enveloppe psychique qui permet à l’individu de contenir et d’organiser ses expériences.

Lorsqu’elle est altérée par un climat relationnel toxique, le moi devient poreux aux intrusions de l’autre, jusqu’à parfois en incorporer ses voix et ses injonctions. Cela peut se manifester par une autocritique incessante, un doute permanent sur ses propres décisions ou même un sentiment de surveillance intérieur, comme si le regard du pervers narcissique continuait d’exister à travers vous.

Cette empreinte psychique est d’autant plus marquée si la relation s’est inscrite dans un cadre familial ou conjugal, où le lien s’est construit sur une proximité affective intense.

Dans le cas d’une séparation avec un manipulateur narcissique, il n’est pas rare que l’ancien partenaire ressente un malaise diffus, une difficulté à retrouver une autonomie émotionnelle, voire une anxiété profonde à l’idée de revivre une relation. Parfois, la peur d’un nouvel abus devient si prégnante qu’elle empêche toute nouvelle ouverture vers l’autre.

Le travail thérapeutique, lorsqu’il est engagé, consiste souvent à identifier ces empreintes laissées par le pervers narcissique et à réapprendre à distinguer ce qui vient de vous de ce qui a été projeté par l’autre.

Ce processus est long, car il s’agit moins d’un simple détachement que d’une lente reconquête d’une intériorité mise à mal.

La psychothérapie peut être une aide précieuse pour vous permettre de nommer ce que vous ressentez, de reconnaître ces automatismes psychiques hérités de la relation et de redonner une place à vos propres émotions.

Dans certains cas, cette persistance du « fantôme » du pervers narcissique peut également affecter votre rapport aux autres :

😟 Vous pouvez ressentir une méfiance constante,

🤝 Une difficulté à accorder votre confiance,

⚠️ Voire une crainte excessive d’être à nouveau victime de manipulation.

Cette peur, bien que légitime, peut devenir un frein à votre reconstruction.

La relation avec un pervers narcissique laisse souvent une trace qui dépasse le cadre de l’intime : elle modifie la manière dont vous percevez les relations humaines dans leur ensemble.

Pour ceux qui ont eu des enfants avec un manipulateur, cette emprise peut être encore plus difficile à rompre.

Lorsque la parentalité oblige à maintenir un lien avec l’ex-partenaire, il devient presque impossible d’effacer complètement son influence.

La co-parentalité avec un pervers narcissique est souvent un terrain de prolongation de la manipulation, où le contrôle et les stratégies perverses se rejouent sous de nouvelles formes. Dans ces situations, la nécessité d’un accompagnement psychologique est encore plus importante pour préserver son équilibre et celui de ses enfants.

Peu à peu, au fil du travail thérapeutique et de la reprise en main de votre propre histoire, vous pourrez redécouvrir une autonomie intérieure et remettre en place des repères solides. Le fantôme du pervers narcissique s’efface alors progressivement, non pas dans l’oubli, mais dans une transformation :

son influence diminue à mesure que vous reprenez possession de votre propre vie.

L’isolement post-relationnel

L’un des effets les plus insidieux de la perversion narcissique est l’isolement dans lequel elle laisse ses victimes.

Pendant la relation, le pervers narcissique a souvent œuvré à distendre les liens avec votre entourage, vous enfermant dans un huis clos où lui seul dictait la réalité.

Progressivement, la manipulation a réduit votre espace social et affectif : les amis sont devenus des obstacles, la famille a été perçue comme une menace, et toute tentative d’échappatoire a été sabordée par des stratégies perverses jouant sur la culpabilité, la peur ou la séduction.

Après la rupture, cet isolement persiste, mais sous une autre forme, parfois encore plus douloureuse.

D’une part, la honte vous empêche souvent de parler.

Comment raconter ce que vous avez vécu sans craindre d’être incompris(e), jugé(e) ou même moqué(e) ? La souffrance causée par un manipulateur narcissique est invisible aux yeux de ceux qui n’ont pas vécu ce type de relation. Vous pourriez vous heurter à des remarques blessantes, des conseils malavisés ou une minimisation de votre vécu. Cette absence de reconnaissance peut être un frein à votre reconstruction, car elle renforce l’idée que votre douleur n’a pas de légitimité.

D’autre part, vos proches – famille, amis, collègues – peuvent, eux aussi, adopter une posture distante.

Certains, lassés d’avoir vu l’histoire se répéter, n’arrivent plus à comprendre pourquoi vous n’êtes pas parti(e) plus tôt.

D’autres, ne saisissant pas l’ampleur de l’emprise, peuvent banaliser ce que vous avez traversé. Il arrive même que vous rejetiez vous-même tout contact, incapable de supporter le regard de ceux qui auraient pu vous dire : « On t’avait prévenu(e) ». Ce sentiment d’échec, souvent irrationnel, nourrit encore davantage l’isolement post-relationnel.

Cet isolement est une double peine : il vous prive d’un soutien essentiel et prolonge la sensation d’être seul(e) avec votre fardeau.

Pourtant, la psychologie du trauma nous apprend que la reconnaissance du vécu est une étape cruciale de la reconstruction. Comme le note Cyrulnik (2012), un traumatisme psychique ne peut être dépassé que s’il est mis en récit, partagé dans un cadre bienveillant. Or, pour beaucoup, ce cadre manque cruellement après une relation toxique, renforçant ainsi une solitude déjà omniprésente.

L’isolement post-relationnel peut aussi toucher d’autres sphères de votre vie.

Dans le cadre du travail, par exemple, vous pourriez éprouver des difficultés à interagir avec des collègues ou à retrouver votre confiance en vous.

Dans la sphère familiale, si vous avez des enfants avec un pervers narcissique, il est possible que la manipulation continue à travers la parentalité, rendant les échanges tendus et éprouvants. Enfin, dans la perspective d’une nouvelle relation amoureuse, la peur d’être à nouveau manipulé(e) peut être un frein à toute ouverture affective.

Face à cela, le travail thérapeutique, qu’il s’agisse de psychothérapie, de psychanalyse ou d’un accompagnement en groupe, peut offrir un espace de parole sécurisant où votre vécu est enfin validé. L’écoute d’un psychologue ou d’un thérapeute permet de déconstruire ce sentiment d’isolement et d’apprendre progressivement à recréer des liens en accord avec vos propres besoins et valeurs.

L’isolement post-relationnel, bien que douloureux, n’est pas une fatalité. Avec le temps et un accompagnement adapté, vous pourrez réapprendre à faire confiance, à reconstruire des relations authentiques et à retrouver une place dans votre entourage. Loin d’être une faiblesse, cette phase d’isolement peut aussi être un temps d’introspection, un moment nécessaire pour réapprivoiser votre vie, selon vos propres termes.

Quand le corps parle

L’empreinte laissée par le pervers narcissique ne se limite pas au psychisme : le corps aussi garde les stigmates de la relation.

Bien après la rupture, des symptômes physiques peuvent persister, comme :

😴 Une fatigue chronique inexpliquée,

🤕 Des douleurs diffuses,

🤢 Des troubles digestifs,

💢 Des tensions musculaires,

⚖️ Ou encore des dérèglements hormonaux..

Ces manifestations corporelles, parfois méconnues, témoignent du poids des émotions refoulées et du stress accumulé au fil du temps.

Le stress prolongé, souvent minimisé dans ces situations, épuise le système nerveux et dérègle les équilibres biologiques.

L’organisme, en état d’alerte constant durant la relation, peine à retrouver son équilibre après la séparation.

L’anxiété latente, la perte de confiance et la charge émotionnelle laissées par le manipulateur peuvent entraîner des troubles du sommeil, une hypervigilance ou des crises de panique qui surgissent sans raison apparente. La psychologie du trauma met en évidence le lien entre ces réactions physiologiques et l’exposition prolongée à un climat relationnel toxique.

Van der Kolk (2014) explique comment le trauma s’ancre dans le corps et continue de se manifester sous forme de réactions physiologiques incontrôlées.

Dans une relation sous emprise, votre système nerveux a appris à fonctionner en mode « survie » – oscillant entre hyperactivation (tension constante, irritabilité, insomnie) et inhibition (fatigue extrême, apathie, dépression).

Même après la rupture, ces schémas restent gravés dans la mémoire corporelle, comme si votre organisme n’arrivait pas à sortir de cet état d’alerte.

Cette somatisation est souvent un des premiers signaux d’alarme indiquant qu’un travail intérieur reste à faire. Si le mental peut nier, minimiser, refouler, le corps, lui, ne ment pas. Il exprime ce que les mots n’ont parfois pas encore réussi à formuler. Les émotions refoulées, la culpabilité, la peur et la tristesse non exprimées peuvent s’inscrire dans le corps sous forme de douleurs inexpliquées, de tensions persistantes ou de troubles du système immunitaire.

Certaines personnes ayant vécu une relation toxique développent également un rapport altéré à leur propre corps.

Il peut s’agir d’une perte de connexion avec ses sensations, d’une difficulté à identifier ses besoins, ou encore d’un sentiment de dissociation, comme si le corps et l’esprit fonctionnaient séparément. Ces symptômes, souvent observés en psychothérapie et en psychanalyse, montrent à quel point l’emprise psychologique peut affecter l’unité du soi.

Dans ce contexte, la prise en charge thérapeutique ne se limite pas à un travail cognitif ou émotionnel, mais peut aussi inclure une approche corporelle.

Certaines techniques, comme la relaxation, la méditation, la respiration consciente ou encore les thérapies psychocorporelles, permettent de réapprivoiser son corps et de restaurer une sensation de sécurité intérieure. L’écoute d’un psychologue, d’un thérapeute ou d’un professionnel en psychothérapie intégrative peut aider à relier ces manifestations physiques aux blessures émotionnelles sous-jacentes.

Reconnaître les messages envoyés par votre corps est une étape essentielle sur le chemin de la reconstruction. C’est en lui redonnant une place, en apprenant à l’écouter sans crainte, que vous pourrez progressivement rétablir un équilibre entre vos émotions, votre estime de vous-même et votre bien-être physique.

La reconstruction : un chemin sans carte

Il serait tentant de proposer des étapes claires, des solutions précises pour se reconstruire après une relation avec un pervers narcissique.

Pourtant, la vérité est plus complexe. La reconstruction est un chemin intime, singulier, souvent jalonné d’allers-retours, de doutes et de moments de lucidité.

C’est un processus qui ne suit pas de modèle préétabli, et où chacun avance selon son propre rythme, en fonction de son histoire, de sa personnalité et des ressources qu’il parvient à mobiliser.

Certains jours, l’apaisement semble proche : la confiance renaît, les émotions deviennent plus stables, et la vie retrouve un semblant de normalité. D’autres jours, le passé ressurgit avec une violence inattendue, réveillant d’anciennes blessures, des souvenirs douloureux, voire des angoisses profondes liées aux traumatismes vécus. L’anxiété, la souffrance et les doutes peuvent réapparaître sous différentes formes, donnant l’impression d’un retour en arrière. Pourtant, ces fluctuations ne sont pas des échecs : elles témoignent du travail en cours, de l’intégration progressive de l’expérience vécue.

Il n’y a pas de ligne droite, pas de méthode universelle.

Certains trouvent du réconfort dans l’écoute bienveillante d’un psychologue ou d’un thérapeute, d’autres dans l’expression artistique, la méditation ou l’activité physique.

Pour certains, la psychothérapie ou la psychanalyse permettent de mettre des mots sur ce qui a été vécu, de comprendre les mécanismes de l’emprise et de restaurer une identité mise à mal. Pour d’autres, le soutien de la famille, des amis ou d’un groupe de parole peut jouer un rôle fondamental dans le processus de guérison.

Ce qui est certain, en revanche, c’est que la parole, la reconnaissance du vécu et le temps sont des alliés précieux. Se défaire de l’emprise, ce n’est pas simplement tourner la page ; c’est réécrire son histoire en s’accordant le droit d’avoir souffert. C’est retrouver son identité au-delà des blessures, redonner du sens à son parcours et, progressivement, reprendre confiance en ses propres perceptions.

La reconstruction implique aussi de réapprendre à établir des relations saines. Après une relation toxique, il est fréquent d’hésiter à faire confiance, de craindre de retomber dans un schéma similaire ou d’avoir du mal à reconnaître les signaux d’un lien équilibré. Cette peur, bien que légitime, peut devenir un frein au renouveau. Travailler sur ses émotions, ses comportements et son estime de soi permet alors de poser des bases plus solides pour l’avenir.

Se reconstruire, c’est se réapproprier son existence, non pas en oubliant, mais en transformant la douleur en une connaissance de soi plus profonde. C’est un voyage vers une forme de liberté intérieure, où l’on n’est plus défini par ce que l’on a subi, mais par ce que l’on choisit de devenir.

Et cela, déjà, est un premier pas vers la liberté.

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Références

  • Anzieu, D. (1985). Le moi-peau. Dunod.
  • Cyrulnik, B. (2012). Sauve-toi, la vie t’appelle. Odile Jacob.
  • Hirigoyen, M.-F. (1998). Le harcèlement moral : la violence perverse au quotidien. La Découverte.
  • Van der Kolk, B. (2014). The Body Keeps the Score: Brain, Mind, and Body in the Healing of Trauma. Viking.
Par Frédérique Korzine,
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