Bienvenue dans notre Petit Lexique Lacanien Impertinent, Lacan ? Fastoche ! Aujourd’hui, on va se lancer dans un nouveau défi théorique qui vous fera sourire, réfléchir – et, espérons-le, vous surprendre : explorer les deux figures de l’Autre chez Lacan, mais attention, pas de panique, il ne s’agit pas d’un duo de jumeaux identiques ! Nous allons distinguer L’Autre (A), avec un grand A, et l’autre (a), avec un petit a. Préparez-vous à découvrir comment ces deux notions, apparemment similaires, opèrent différemment dans la structuration de votre désir et de votre subjectivité.
Prendre rdv et commencer une psychanalyse à Versailles
L’Autre (avec un grand A) est ce réservoir infini de langage, de normes et de règles qui vous précède, vous formate et vous parle avant même que vous n’ayez eu l’idée d’ouvrir la bouche. Bienvenue dans le théâtre du symbolique, où vous êtes un acteur qui s’ignore, pris dans un script que vous n’avez pas écrit.
Vous n’échappez pas à l’Autre. Vous êtes immergé en lui comme un poisson dans l’eau – sauf que ce poisson ne sait même pas qu’il est mouillé.
Vous pensiez avoir des idées originales, des désirs uniques ? En réalité, vous êtes un script ambulant, une marionnette du langage, articulée par un réseau de signifiants qui vous traverse.
La parole que vous croyez vôtre n’est qu’un écho, une résonance des signifiants qui vous ont été transmis bien avant votre naissance.
Ou encore :
L’Autre (A) n’est pas une personne en particulier. Ce n’est pas votre patron, votre mère ou votre psy. C’est le système entier des signifiants qui vous précède et vous traverse, l’invisible structure qui dicte ce qui fait sens.
Prendre rdv et commencer une psychanalyse à Versailles
Imaginez un distributeur automatique de phrases toutes faites, de valeurs préfabriquées et de jugements implicites : voilà l’Autre (A). Vous croyez penser par vous-même, mais vous êtes en fait branché sur un immense serveur où tout a déjà été codé avant même que vous ne naissiez.
Et ce n’est pas seulement dans votre discours personnel. La publicité, la politique, l’éducation… tout ce qui vous entoure n’est que du langage structuré par l’Autre. Regardez un slogan publicitaire :
Vous croyez que ça s’adresse à vous ? Faux. Ce sont des ordres de l’Autre qui vous assignent un désir et une posture sociale.
Il n’y a pas d’extérieur à l’Autre, car il est ce qui fait de vous un être parlant. Vous pouvez toutefois apprendre à le repérer et à ne pas vous laisser totalement duper par ses injonctions invisibles.
Alors, êtes-vous prêt à voir l’Autre à l’œuvre dans votre propre discours ? Ou allez-vous continuer à croire que vos paroles viennent vraiment de vous ? À suivre…
Prendre rdv et commencer une psychanalyse à Versailles
C’est quoi ce machin ? C’est le petit rien qui vous manque toujours, qui vous fait courir après des chimères, ce que vous croyez vouloir mais qui, en réalité, vous file entre les doigts.
"C'est le p'tit zinzin qui passe par ici et qui va toucher le p'tit machin... Et le p'tit machin qui repasse par là et qui fait marcher le p'tit zinzin..." Henri Dès (fallait bien que je la place celle-là).
Déjà dans le séminaire D’un Autre à l’autre, Lacan joue sur cette relation d’absence et d’impossible complétude :
L’autre (a), ce n’est donc pas un simple objet du désir, c’est la cause du désir. Ce n’est pas ce que vous voulez, c’est ce qui fait que vous voulez. Subtil, non ?
Puis, avec le temps, l’image parfaite se fissure. Vous réalisez que ce que vous poursuiviez, ce n’était pas tant cette personne, mais une illusion, un vide à combler.
Contrairement à la faim qui disparaît une fois rassasiée, le désir ne s’éteint jamais. Il est causé par l’Autre et son foutu manque structurant.
Dans D’un Autre à l’autre, Lacan nous rappelle que cet objet a est insaisissable, précisément parce qu’il ne réside pas dans le réel, mais dans la structure même du désir. Il est ce qui « glisse », ce qui s’esquive dès que l’on croit l’attraper :
Vous êtes convaincu que votre vie sera complète quand vous aurez atteint cet objectif précis, quand vous aurez cet objet, quand vous serez enfin avec cette personne. Mais une fois que vous l’avez, le désir se déplace.
C’est aussi pour ça qu’un truc banal – une paire de sneakers, un amour impossible, un diplôme, un like sur Insta – devient soudainement vital dès lors qu’un Autre (A) le valorise.
Prendre rdv et commencer une psychanalyse à Versailles
Autrement dit, c’est le moteur du désir, mais aussi son piège le plus pervers.
Lacan pousse le bouchon encore plus loin dans le séminaire, en expliquant que l’objet a ne se révèle jamais directement, mais toujours dans un détour, dans un déplacement, dans un leurre :
Voilà pourquoi tout ce que vous désirez le plus ardemment prend une saveur particulière une fois qu’il vous échappe. Le désir naît dans le manque et non dans la possession.
Vous pensiez pouvoir y échapper ? Bonne chance. L’autre (a) est déjà en train de vous souffler à l’oreille ce que vous devez désirer… et vous êtes déjà en train de le croire.
Bienvenue dans la machine infernale du désir. Si vous pensiez pouvoir vous en sortir en jouant les esprits libres, mauvaise nouvelle : L’Autre (A) et l’autre (a) vous tiennent en laisse, et vous êtes déjà pris dans leur engrenage.
Avant même que vous ne sachiez aligner trois mots, l’Autre (A) parle à votre place. C’est lui qui dicte :
Lacan, dans D’un Autre à l’autre (1968-69), insiste sur le fait que le sujet est déjà structuré par un réseau de signifiants avant même qu’il ne se constitue :
Autrement dit, ce qui vous traverse ne dépend pas de vous : vous êtes parlé avant de parler.
Prenons un exemple concret. Vous dites :
« Je suis quelqu’un d’authentique, je pense par moi-même. »
Traduction lacanienne : « L’Autre (A) m’a fourni un discours valorisant l’authenticité, et j’en suis l’écho. »
Ce que vous pensez être un choix personnel est en réalité un scénario pré-écrit par l’Autre, qui vous assigne une place, des valeurs et des désirs sans même que vous en ayez conscience.
L’Autre ne fait pas que vous structurer, il vous trompe aussi, en vous faisant croire que vous pourrez vous en affranchir. Mais il y a un hic : le langage est troué, et c’est dans ces trous que se loge l’autre (a).
Prendre rdv et commencer une psychanalyse à Versailles
Si L’Autre (A) est la structure invisible qui vous façonne, l’autre (a) est son acolyte pervers, celui qui vous fait croire qu’il y a un moyen de combler votre manque.
L’autre (a), alias l’objet petit a, c’est ce qui manque toujours, ce qui vous fait courir après des chimères, ce que vous croyez vouloir mais qui, en réalité, vous file entre les doigts.
Lacan l’explique avec cette formule tranchante :
Vous croyez désirer quelque chose, mais ce désir n’est jamais autonome : il est toujours médiatisé par l’Autre.
📌 Reprenons notre exemple :
Vous tombez amoureux. Vous êtes convaincu que cette personne est la clé de votre bonheur, celle qui vous complétera.
💔 Puis, avec le temps, l’image parfaite se fissure.
Dans D’un Autre à l’autre, Lacan rappelle que le signifiant ne peut jamais tout dire :
En d’autres termes :
C’est justement ce manque qui vous pousse à créer, à chercher, à désirer.
📌 Exemple ?
Mais vous ne trouverez jamais la complétude. C’est parce qu’il manque toujours quelque chose que vous continuez à chercher.
👉 Ce paradoxe, c’est le carburant du désir humain.
Vous commencez à voir comment ce duo infernal vous manipule ? Pas de panique, on continue… 😈
📢 Spoiler : c’est impossible.
Mais Lacan, dans D’un Autre à l’autre (1968-69), nous donne au moins une clé pour éviter de sombrer totalement dans la grande arnaque de l’Autre (A) : démasquer l’illusion et apprendre à jouer avec.
Par contre, il vous propose une chose précieuse : arrêter de croire que ce rocher est naturel.
Dans D’un Autre à l’autre, il explique que l’Autre (A) n’est pas une instance divine, mais une construction langagière, une illusion structurante :
En clair : le langage vous structure, vous enferme, vous façonne, mais il ne détient pas de vérité absolue. Ce n’est qu’un effet de discours, une machine à tourner en rond.
📌 Exemple ?
Vous croyez que l’amour doit être romantique et exclusif ? Qui vous l’a dit ? L’Autre (A), avec ses contes de fées, ses chansons mièvres et ses films à l’eau de rose.
Vous pensez que réussir, c’est avoir une maison et un compte en banque bien rempli ? Encore un coup de l’Autre (A), qui vous vend la réussite sous forme de normes sociales prédéfinies.
Vous êtes persuadé que vous devez « être vous-même » ? Mais quel « vous-même » ? Celui que l’Autre (A) a fabriqué pour vous ?
Bref, vous nagez dans un bain de signifiants qui vous dictent ce que vous devez être, penser et désirer – et le pire, c’est que vous prenez ce bain pour la réalité.
Le premier pas vers un peu de liberté ? Comprendre que cette structure n’a rien de naturel.
Prendre rdv et commencer une psychanalyse à Versailles
Traduction : il n’existe pas un endroit caché où la Vérité ultime serait inscrite. Tout est un jeu de langage.
Et si tout est un jeu, autant apprendre à y jouer.
C’est là qu’intervient la psychanalyse.
Vous ne cesserez jamais d’être manipulé par le langage.
Mais au moins, vous saurez que vous êtes une marionnette – et ça change tout.
Pourquoi ?
Parce que si vous savez que l’Autre (A) est une construction, vous pouvez commencer à jouer avec.
🔥 Ne plus obéir aveuglément à ce qu’on vous a appris à désirer.
🔥 Ne plus croire que votre manque est une malédiction, mais le moteur de votre créativité.
🔥 Ne plus penser qu’il existe un ordre absolu, mais plutôt des signifiants en mouvement.
📌 En résumé ?
L’Autre (A) est un grand illusionniste. L’autre (a) est une carotte qu’on ne rattrape jamais.
La psychanalyse, elle, vous aide à comprendre le tour de magie au lieu de l’avaler tout cru.
Alors, vous continuez à jouer le jeu sans savoir ? Ou vous commencez à jeter un œil dans la machinerie ? 😏
Prendre rdv et commencer une psychanalyse à Versailles
📌 Vous voilà condamné à naviguer entre le trop-plein de langage et l’impossibilité de tout dire.
📌 À croire que vous touchez une vérité, alors que vous ne faites que rejouer un discours qui vous précède.
📌 À courir après un manque, sans jamais pouvoir l’attraper.
Car sans cet engrenage, pas de désir, pas de création, pas de quête.
C’est bien parce que l’Autre (A) vous impose des mots insuffisants que vous cherchez à les dépasser.
C’est bien parce que l’autre (a) vous glisse toujours entre les doigts que vous inventez, vous sublimez, vous vous révoltez.
🔥 Alors, au fond, voulez-vous vraiment vous en libérer ? 🔥
Ou bien avez-vous déjà trouvé une façon de jouer avec ?
Parce qu’après tout, c’est peut-être ça, être sujet : savoir qu’on est parlé, mais continuer à répondre. 😏