Qu'est-ce que l'automutilation et comment la gérer ?
14/2/2025

Qu'est-ce que l'automutilation et comment la gérer ?

L’automutilation est un sujet complexe et souvent mal compris, pourtant il concerne un grand nombre de personnes, en particulier les adolescents, jeunes adultes et même certains adultes. Ce comportement, qui consiste à se blesser volontairement, est généralement une réponse à une détresse émotionnelle intense, un moyen de gérer le stress, de contrôler l’anxiété ou encore de faire face à des souvenirs traumatisants.

Selon une étude publiée dans le Journal of Affective Disorders, près de 17 % des adolescents déclarent s’être déjà infligé une blessure intentionnelle au cours de leur vie, un chiffre qui illustre l’urgence de mieux comprendre et encadrer cette problématique (Muehlenkamp et al., 2012).

L’automutilation est souvent associée à des troubles de la santé mentale, tels que la dépression, le trouble anxieux généralisé (TAG), le trouble borderline ou encore les troubles du comportement alimentaire. Cependant, il est important de noter que ce comportement n'est pas systématiquement lié à une intention suicidaire. Comme l’explique la psychologue Patricia A. Resick : « Pour beaucoup, l'automutilation est un cri silencieux, une tentative d'exprimer une douleur trop difficile à verbaliser ».

Quelles sont les causes profondes de l’automutilation, ses manifestations et les solutions thérapeutiques disponibles, les approches qui permettent d’accompagner efficacement les personnes concernées ?Comprendre ces comportements est une étape essentielle pour pouvoir apporter un soutien bienveillant et favoriser un processus de guérison.

Grâce aux avancées en psychologie et psychothérapie, des stratégies efficaces existent pour aider à gérer cette souffrance et restaurer une relation plus saine avec soi-même.

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Qu’est-ce que l’automutilation ?

L’automutilation, aussi appelée self-harm, est un comportement souvent difficile à comprendre, que ce soit pour la personne qui en souffre ou pour son entourage.

Elle consiste à s’infliger volontairement des blessures physiques pour tenter de faire face à une souffrance intérieure qui semble insurmontable autrement.

Ce comportement peut prendre différentes formes, allant des coupures aux brûlures, en passant par des griffures profondes, des percussions contre des objets ou des murs, ou encore l’ingestion de substances toxiques. Dans certains cas, il peut aussi s’agir d’adopter des comportements à risque qui mettent en péril l’intégrité physique, comme la consommation excessive d’alcool, les conduites dangereuses ou les relations sexuelles non protégées.

Si vous ou une personne de votre entourage êtes concerné(e), sachez que vous n’êtes pas seul(e). L’automutilation n’est pas un caprice, ni une recherche d’attention. C’est avant tout un mécanisme de survie, une tentative désespérée de gérer une douleur intérieure si intense qu’elle devient accablante.

Pourquoi certaines personnes s’automutilent-elles ?

Chaque individu est unique et les raisons qui poussent à l’automutilation sont aussi diverses que personnelles. Il est cependant possible d’identifier certaines motivations récurrentes :

🔹 Exprimer une douleur émotionnelle lorsque les mots manquent

Il peut être terriblement frustrant et angoissant de ressentir une souffrance immense sans réussir à la formuler. Dans ces moments-là, l’acte d’automutilation devient une façon d’extérioriser cette douleur, de la rendre visible et tangible.

🔹 Échapper à des souvenirs traumatisants ou à des flashbacks douloureux

Certaines personnes ayant vécu des événements traumatisants (abus, violences, négligence émotionnelle) ressentent une douleur qui ne s’éteint jamais complètement. L’automutilation leur permet temporairement de recentrer leur attention sur une douleur physique plutôt que sur des souvenirs insupportables.

🔹 Se distraire d’émotions accablantes comme la colère, la honte ou la tristesse

Lorsque les émotions deviennent trop intenses, l’automutilation peut apparaître comme une solution immédiate pour détourner l’attention de cette détresse émotionnelle. C’est une tentative de reprendre le contrôle face à une tempête intérieure.

🔹 Transformer une douleur mentale en douleur physique

Parfois, la douleur psychologique semble abstraite, invisible, difficile à comprendre même pour la personne qui la ressent. En provoquant une douleur physique, le mal-être devient concret, ce qui peut donner l’illusion, pendant un instant, de mieux le maîtriser.

🔹 Se punir en raison d’une faible estime de soi et d’un sentiment de culpabilité

Certaines personnes vivent avec un fort sentiment de culpabilité, parfois sans raison évidente. Elles peuvent avoir l’impression de « mériter » la douleur, comme une forme de châtiment qu’elles s’infligent elles-mêmes.

🔹 Ressentir quelque chose dans des moments d’engourdissement émotionnel ou de dissociation

L’un des effets du stress post-traumatique et de certaines dépressions sévères est une sensation d’engourdissement émotionnel. La personne ne ressent plus ni tristesse, ni joie, ni colère. Elle peut se sentir déconnectée d’elle-même, comme si son propre corps ne lui appartenait plus. Dans ces moments-là, l’automutilation devient une tentative désespérée de retrouver une sensation, une preuve d'existence.

« L’automutilation n’est pas une envie de mourir, mais un cri pour dire que l’on souffre et que l’on ne sait pas comment s’en sortir autrement. »

Un comportement qui nécessite une attention bienveillante

Il est essentiel de ne pas minimiser l’impact de l’automutilation, ni pour la personne qui en souffre, ni pour son entourage. Ce n’est pas un passage anodin ni une simple « mauvaise habitude ». Même si cela n’implique pas nécessairement une intention suicidaire, l’automutilation est un signal de détresse important qui mérite d’être entendu et pris au sérieux.

Les différentes formes d’automutilation

L’automutilation ne se limite pas à un seul type de comportement.

Elle prend de nombreuses formes, parfois visibles, parfois plus discrètes, mais toujours révélatrices d’une souffrance intérieure profonde. Il est important de comprendre que ces actes ne sont pas un choix conscient de nuire à soi-même, mais plutôt une tentative de gérer une douleur émotionnelle envahissante.

Les formes physiques directes d’automutilation

Les formes d’automutilation les plus connues impliquent une blessure infligée directement au corps :

  • Se couper avec des objets tranchants (lames, ciseaux, couteaux, verre).
  • Se brûler volontairement avec une flamme, un fer à repasser, une cigarette ou de l’eau bouillante.
  • Se gratter jusqu’au sang ou rouvrir délibérément des plaies pour empêcher la cicatrisation.
  • S’arracher la peau ou se mordre de manière répétée, causant des plaies.
  • S’arracher les cheveux (trichotillomanie) jusqu’à provoquer des zones dégarnies.
  • Se cogner violemment contre un mur, un meuble ou toute autre surface dure.

Ces formes d’automutilation sont souvent pratiquées dans des endroits discrets du corps (bras, cuisses, ventre) et peuvent être cachées sous des vêtements.

Les formes indirectes et moins évidentes d’automutilation

D’autres comportements peuvent être considérés comme de l’automutilation, même s’ils ne provoquent pas de blessures visibles. Ces formes, plus subtiles, sont tout aussi préoccupantes :

  • Consommer de l’alcool en excès ou prendre des substances toxiques dans l’intention de s’anesthésier ou de s’auto-punir.
  • Prendre des risques inconsidérés, comme une conduite dangereuse, un refus d’alimentation, des comportements sexuels non protégés ou des jeux dangereux.
  • S’infliger une privation de sommeil, en luttant contre le besoin naturel de repos jusqu’à l’épuisement extrême.
  • S’autosaboter dans ses relations en provoquant des conflits, en s’isolant ou en adoptant des comportements destructeurs.
  • S’infliger un jeûne excessif ou des excès alimentaires volontaires pour se punir ou ressentir un contrôle sur son corps.

Une souffrance qui demande une approche bienveillante

« Chaque blessure visible ou invisible est un cri silencieux d’une douleur qui n’a pas encore trouvé les mots pour s’exprimer. » – Anonyme

L’automutilation, quelle que soit sa forme, est un appel à l’aide, une tentative de gestion d’émotions envahissantes. Si vous ou un proche êtes concerné(e), il est essentiel d’aborder ce sujet avec bienveillance, patience et sans jugement. Ce comportement ne définit pas une personne, mais reflète un mal-être qu’il est possible de surmonter avec du soutien et des outils adaptés.

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Les causes et facteurs de risque de l’automutilation

L’automutilation ne surgit jamais sans raison. Elle est souvent le reflet d’une souffrance émotionnelle profonde et peut être influencée par divers facteurs psychologiques, sociaux et biologiques. Comprendre ces causes permet d’apporter une réponse plus adaptée et bienveillante à ceux qui en souffrent.

Facteurs psychologiques

Les troubles de la santé mentale jouent un rôle majeur dans l’émergence de l’automutilation. Dans certains cas, elle devient un moyen de gérer des émotions intenses ou envahissantes :

  • Les troubles anxieux et dépressifs : Une personne vivant avec une anxiété chronique ou une dépression peut ressentir une détresse si forte qu’elle cherche à évacuer sa souffrance par des blessures physiques.
  • Les troubles de la personnalité (notamment borderline) : L’instabilité émotionnelle, la difficulté à gérer l’abandon ou les émotions intenses peuvent amener à l’automutilation comme moyen de régulation.
  • Une faible estime de soi et une auto-dévalorisation : Lorsque l’on se sent constamment indigne ou coupable, l’automutilation peut être perçue comme une forme de punition auto-infligée.
  • La difficulté à exprimer ses émotions et ses sentiments : Pour certaines personnes, mettre des mots sur leur mal-être est impossible. L’automutilation devient alors un mode d’expression silencieux.

« Derrière chaque coupure, il y a une émotion qui cherche à être entendue. » – Anonyme

Facteurs environnementaux et sociaux

L’environnement dans lequel une personne évolue peut jouer un rôle clé dans le développement de l’automutilation. Certains événements ou situations peuvent fragiliser une personne et l’amener à adopter ce comportement comme une réponse à un stress ou une douleur émotionnelle.

  • Des expériences de vie traumatisantes (abus, violences, deuils non résolus, harcèlement) peuvent créer une blessure émotionnelle si profonde que la personne cherche à la compenser par une douleur physique.
  • Des relations familiales conflictuelles ou un manque de soutien peuvent laisser une personne se sentir seule avec sa souffrance, sans espace pour exprimer son mal-être.
  • La pression scolaire, sociale ou professionnelle peut être écrasante, surtout chez les adolescents et jeunes adultes. Un sentiment d’échec ou une peur constante de ne pas être à la hauteur peut mener à des comportements auto-destructeurs.
  • L’isolement social et l’absence d’amis ou de réseau de soutien rendent la souffrance plus lourde à porter. Sans personne à qui parler, l’automutilation devient parfois un exutoire.

Facteurs neurobiologiques

L’automutilation peut aussi être influencée par des facteurs biologiques. Le cerveau joue un rôle central dans la gestion des émotions, et certains déséquilibres chimiques peuvent favoriser ce comportement.

  • Un dysfonctionnement dans la régulation des émotions peut rendre difficile la gestion du stress ou des angoisses, incitant la personne à chercher des moyens extrêmes pour se calmer.
  • Des troubles des neurotransmetteurs (sérotonine, dopamine, endorphines) sont souvent observés chez les personnes sujettes à l’automutilation. Certains utilisent la douleur physique pour provoquer une libération d’endorphines, entraînant une sensation momentanée de soulagement.

« L’automutilation est souvent un moyen de se réapproprier un contrôle que l’on a l’impression d’avoir perdu. » – Dr. Lisa Firestone

Un appel à l’aide qu’il ne faut pas ignorer

L’automutilation est le symptôme d’un mal-être plus profond. Il ne s’agit pas d’un comportement anodin ou d’une recherche d’attention, mais d’une tentative de gestion de la douleur. En identifiant ses causes sous-jacentes, il devient possible d’accompagner la personne vers un chemin de guérison.

Comment savoir si un proche s’automutile ?

L’automutilation est souvent un comportement caché, ce qui peut rendre difficile son identification. La honte, la peur du jugement ou le désir de préserver un certain contrôle sur sa douleur poussent souvent les personnes concernées à dissimuler leurs blessures et à minimiser leur souffrance. Cependant, certains signaux d’alerte peuvent permettre de détecter ce mal-être silencieux.

Les signes physiques visibles

  • Présence de cicatrices, de plaies non expliquées ou récurrentes : bras, cuisses, ventre et poignets sont souvent des zones concernées.
  • Blessures qui ne guérissent pas : gratter constamment des plaies peut être un moyen inconscient de prolonger la douleur.
  • Port de vêtements couvrants en toute saison : manches longues ou pantalons même en pleine chaleur pour masquer les marques.

Les changements comportementaux

  • Évitement des situations où le corps pourrait être exposé : refus d’aller à la piscine, de pratiquer un sport ou de se changer en présence d’autres personnes.
  • Isolement social et repli sur soi : tendance à s’éloigner des amis et de la famille, évitement des moments de convivialité.
  • Sautes d’humeur et irritabilité fréquentes : une détresse émotionnelle peut s’exprimer par des changements d’humeur soudains et un mal-être général.
  • Refus d’aborder certains sujets personnels : esquiver les conversations autour du bien-être émotionnel, du stress ou de la gestion des émotions.

Une approche bienveillante et sans jugement est essentielle

Si vous suspectez qu’un proche s’automutile, il est crucial d’adopter une attitude d’écoute et de soutien. Il ne s’agit pas d’un comportement anodin, mais d’un signal de détresse. Plutôt que d’exprimer une inquiétude dans l’urgence ou avec du reproche, privilégiez une approche douce et empathique :

« Je me suis rendu compte que tu sembles plus distant(e) ces derniers temps. Je veux juste que tu saches que je suis là si tu as besoin de parler. »

Poser des questions ouvertes et non intrusives permet d’ouvrir un espace de dialogue où la personne concernée pourra, si elle le souhaite, partager son ressenti. L’écoute active et la patience sont des alliées précieuses pour accompagner un proche dans cette souffrance.

Enfin, encourager la personne à rechercher de l’aide auprès d’un professionnel de la santé mentale peut être un pas vers la guérison. Rassurez-la sur le fait qu’il n’y a aucune honte à demander du soutien, et qu’il existe des solutions pour apprendre à exprimer autrement sa douleur intérieure.

Traitements et stratégies d’accompagnement

L’automutilation n’est pas une fatalité. Avec un accompagnement thérapeutique adapté, des stratégies de gestion des émotions et un soutien bienveillant, il est possible de sortir de ce cercle de souffrance. Chaque personne a son propre chemin de guérison, et il est essentiel de trouver les solutions qui correspondent à ses besoins et à son rythme.

La psychothérapie : Une approche pour comprendre et transformer

L’accompagnement par un psychothérapeute est souvent la clé d’un rétablissement durable. Un professionnel de santé mentale peut aider à :

  • Identifier les déclencheurs de l’automutilation.
  • Développer des stratégies alternatives pour faire face aux émotions difficiles.
  • Travailler sur l’estime de soi et les schémas de pensée négatifs.

Parmi les approches thérapeutiques les plus efficaces, on retrouve :

La thérapie cognitive et comportementale (TCC) :
Elle permet d’identifier et de remplacer les pensées négatives qui alimentent l’automutilation par des schémas plus constructifs. La TCC aide à comprendre les émotions et à adopter des comportements plus sains pour gérer le stress et la douleur émotionnelle.

La thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) :
Cette approche aide à accepter ses émotions sans chercher à les supprimer. Elle favorise la pleine conscience et encourage à avancer malgré la souffrance, en se concentrant sur ses valeurs et ses objectifs de vie.

La thérapie de régulation émotionnelle :
Elle apprend à mieux comprendre et exprimer ses émotions, plutôt que de les réprimer ou de les exprimer par l’automutilation.

« La guérison commence lorsque l’on apprend à écouter sa souffrance plutôt que la combattre. » – Dr. Marsha Linehan (fondatrice de la thérapie dialectique comportementale)

Techniques alternatives pour canaliser l’émotion

La gestion des émotions ne passe pas uniquement par la parole. Trouver des exutoires alternatifs peut être un moyen efficace de remplacer l’automutilation par des comportements plus apaisants.

Exprimer sa douleur autrement

  • Écrire ses pensées dans un journal intime.
  • Dessiner ou peindre pour matérialiser ses émotions.
  • Écouter ou composer de la musique qui reflète son ressenti.

Pratiquer une activité physique

Le sport est un excellent moyen de libérer les tensions et d’aider à réguler le stress. Courir, danser, faire du yoga ou même frapper dans un coussin permet d’évacuer l’énergie négative accumulée.

Adopter des techniques de relaxation

  • La respiration profonde aide à calmer les angoisses et à retrouver un état plus stable.
  • La méditation et la pleine conscience permettent de prendre du recul sur ses émotions sans se laisser submerger.
  • Les exercices de relaxation musculaire progressive aident à relâcher les tensions physiques liées au stress.

Créer une boîte de réconfort

Il peut être utile de préparer une boîte contenant des objets qui apaisent dans les moments difficiles :

  • Une couverture douce ou un objet réconfortant.
  • Une playlist de musiques apaisantes.
  • Des souvenirs heureux sous forme de photos ou de lettres bienveillantes.

« Lorsque l’on se sent dépassé(e) par ses émotions, il est important de se rappeler que l’on peut trouver du réconfort autrement que par la douleur. »

Le rôle essentiel du soutien social et familial

L’un des facteurs clés dans le processus de guérison est l’entourage. Se sentir écouté(e) et compris(e) peut transformer le vécu de l’automutilation et aider à retrouver une relation plus bienveillante avec soi-même.

Parler à un proche de confiance

Exprimer ce que l’on ressent peut être difficile, mais choisir une personne de confiance avec qui échanger, même en toute simplicité, peut aider à alléger le poids du silence.

Participer à des groupes de soutien spécialisés

Des associations et groupes de parole existent pour offrir un espace sécurisé où partager son vécu et bénéficier du soutien d’autres personnes ayant traversé des expériences similaires.

Rechercher un accompagnement par un professionnel de santé mentale

Il est important de se rappeler que consulter un thérapeute n’est pas un aveu de faiblesse, mais un acte de courage. Il ne s’agit pas seulement d’arrêter un comportement, mais d’apprendre à se comprendre et à gérer ses émotions autrement.

« Guérir ne signifie pas que la douleur n’a jamais existé. Cela signifie qu’elle ne contrôle plus votre vie. »

Vous n’êtes pas seul(e), et vous méritez d’aller mieux

L’automutilation est une stratégie de survie, pas une fatalité. Avec le bon accompagnement et les outils appropriés, il est possible de retrouver un équilibre émotionnel et d’apprendre à gérer la souffrance autrement.

F.A.Q. : Comprendre et Accompagner l’Automutilation

L’automutilation est un sujet délicat et souvent mal compris. Cette foire aux questions (F.A.Q.) vise à répondre aux interrogations les plus courantes pour mieux comprendre ce comportement, reconnaître les signes et accompagner un proche avec bienveillance.

❓ L’automutilation est-elle toujours liée à un risque de suicide ?

Non, l’automutilation et le suicide sont deux comportements distincts, bien qu’ils puissent être liés.

L’automutilation est souvent une manière de gérer une souffrance psychique, tandis que le suicide traduit une volonté de mettre fin à cette souffrance. Cependant, les patients qui s’automutilent sont plus à risque de développer des idées suicidaires, surtout en l’absence de prise en charge clinique. C’est pourquoi un accompagnement en psychologie ou en psychiatrie est essentiel pour prévenir l’aggravation du trouble.

Si vous ou un proche êtes en détresse, n’hésitez pas à consulter un psychologue ou un centre de crise pour un soutien immédiat.

❓ Comment la thérapie peut-elle aider une personne qui s’automutile ?

Une thérapie adaptée permet de comprendre les origines du comportement et d’apprendre à gérer les émotions différemment.

Plusieurs approches peuvent être efficaces :

  • La psychanalyse : aide à explorer les conflits inconscients liés à l’automutilation, souvent en lien avec un traumatisme ou un trouble de l’attachement.
  • La thérapie cognitive et comportementale (TCC) : enseigne des stratégies alternatives pour remplacer l’automutilation par des comportements plus sains.
  • La thérapie de régulation émotionnelle : particulièrement utile pour les personnes souffrant d’un trouble borderline, qui ont des difficultés à stabiliser leurs émotions.

Un psychologue ou un psychiatre peut orienter le patient vers l’approche thérapeutique la plus adaptée à ses besoins.

❓ Quels sont les signes indiquant qu’un enfant ou un adolescent pourrait s’automutiler ?

L’automutilation peut apparaître très tôt, notamment chez les enfants et adolescents traversant des difficultés psychiques ou scolaires.

Certains signes doivent alerter :

✔ Présence de blessures inexpliquées sur la peau (coupures, brûlures, griffures).

✔ Port de vêtements couvrants même par forte chaleur.

✔ Isolement social, baisse des performances à l’école ou au travail.

✔ Changements d’humeur fréquents, tristesse profonde évoquant une dépression.

✔ Paroles évoquant un mal-être profond ou des idées suicidaires.

Dans ces cas, il est essentiel de parler avec l’enfant et de l’encourager à consulter un professionnel de santé (psychologue, psychiatre, ou thérapeute spécialisé en clinique infantile).

❓ L’automutilation peut-elle affecter la vie de couple ou le travail ?

Oui, l’automutilation n’a pas seulement des conséquences personnelles ; elle peut aussi impacter la relation aux autres, y compris dans le couple ou sur le lieu de travail.

  • Dans le couple : un partenaire peut ne pas comprendre ce comportement, ce qui peut générer des tensions, de l’inquiétude ou même un sentiment d’impuissance. Il est important d’informer son conjoint et, si besoin, de consulter un thérapeute de couple.
  • Au travail : les personnes qui s’automutilent peuvent souffrir d’un sentiment de honte ou d’un isolement social, entraînant une baisse de concentration et une difficulté à gérer le stress professionnel.

Un accompagnement en psychologie du travail ou en thérapie individuelle peut aider à améliorer la gestion des problèmes psychiques liés au stress professionnel.

❓ Quels sont les outils de prévention contre l’automutilation ?

La prévention est essentielle pour réduire le risque d’automutilation, notamment chez les jeunes ou les personnes souffrant de troubles psychiatriques.

Voici quelques actions efficaces :

✔ Sensibiliser les parents, enseignants et professionnels de santé aux signes avant-coureurs.

✔ Encourager le dialogue sans jugement avec les patients à risque.

✔ Proposer des activités alternatives pour gérer les émotions (sport, méditation, art-thérapie).

✔ Renforcer la prise en charge en psychiatrie pour les personnes ayant des troubles comme le borderline ou la dépression.

✔ Faciliter l’accès à des soins en psychothérapie et en clinique spécialisée.

La prise en soin rapide d’une personne en détresse permet souvent d’éviter une aggravation des comportements auto-destructeurs.

❓ Quelles sont les raisons qui poussent à l'automutilation ?

L’automutilation est une réaction à une douleur émotionnelle intense.

Elle peut être motivée par différents facteurs :

Gérer des émotions envahissantes : lorsque la tristesse, la colère ou l’angoisse deviennent insupportables, la douleur physique peut sembler plus facile à maîtriser que la souffrance mentale.

Exprimer une douleur intérieure : certaines personnes utilisent l’automutilation comme un langage alternatif pour communiquer leur détresse, surtout lorsqu’elles ont du mal à exprimer leurs émotions verbalement.

Échapper aux souvenirs traumatisants : des événements passés douloureux, comme des abus ou des négligences, peuvent générer des flashbacks ou un sentiment de vide que l’automutilation permet temporairement d’atténuer.

Se punir : une faible estime de soi et un sentiment de culpabilité peuvent conduire certaines personnes à vouloir se faire du mal pour expier une faute qu’elles perçoivent en elles-mêmes.

Retrouver une sensation physique : face à une dissociation émotionnelle ou un engourdissement, l’automutilation permet de ressentir quelque chose, même si c’est de la douleur.

« Derrière chaque blessure physique se cache une souffrance émotionnelle qui ne demande qu’à être entendue. »

❓ Comment détecter si une personne se scarifie ?

Détecter l’automutilation chez un proche peut être difficile, car ces comportements sont souvent cachés par honte ou peur du jugement.

Voici quelques signes d’alerte à surveiller :

Présence de cicatrices ou de plaies inexpliquées, surtout sur les bras, les jambes ou l’abdomen.

Port de vêtements couvrants en toute saison, même lorsqu’il fait chaud.

Refus d’exposer son corps (évite la piscine, la plage, le sport).

Objets retrouvés dans sa chambre (lames, rasoirs, aiguilles, bouts de verre).

Isolement et repli sur soi, évitement des interactions sociales.

Changements d’humeur brutaux, irritabilité, tristesse profonde.

Si vous observez plusieurs de ces signes, il est important d’aborder le sujet avec tact et bienveillance, sans brusquer la personne concernée.

❓ Quels sont les signes avant-coureurs d'un comportement d'automutilation ?

Avant de passer à l’acte, une personne en détresse peut manifester des comportements et émotions indicateurs :

Une accumulation de stress ou d’angoisse : elle se sent débordée, submergée par ses émotions.

Des paroles laissant entendre une souffrance intense : “Je ne supporte plus cette douleur”, “Je veux juste arrêter de ressentir ça.”

Des difficultés à exprimer ses émotions : sentiment d’être incompris(e) ou incapable de mettre des mots sur sa détresse.

Des changements soudains d’habitudes : perte d’intérêt pour des activités, troubles du sommeil, baisse d’appétit.

Des comportements autodestructeurs : consommation excessive d’alcool, négligence de soi, prises de risques inconsidérées.

Prêter attention à ces signaux faibles peut permettre d’intervenir avant qu’un comportement d’automutilation ne s’installe.

❓ Quelles sont les étapes pour aider un proche en situation d'automutilation ?

Si vous découvrez qu’un proche s’automutile, il est important d’adopter une approche bienveillante. Voici les étapes clés pour l’accompagner efficacement :

1. Évitez la réaction immédiate de panique ou de jugement

❌ Ne dites pas : “Pourquoi tu fais ça ? C’est absurde !”

✔ Dites plutôt : “Je vois que tu souffres, je suis là pour toi.”

Il est important de ne pas culpabiliser la personne et de lui montrer qu’elle peut parler sans crainte.

2. Ouvrez un dialogue en douceur

Posez des questions ouvertes et encourageantes :
“Je me rends compte que tu sembles traverser une période difficile, veux-tu m’en parler ?”

“Je suis inquiet/inquiète pour toi, sache que tu peux me faire confiance.”

Le but est de lui donner un espace sécurisé pour s’exprimer, sans pression.

3. Écoutez avec empathie et sans interrompre

Parfois, la personne ne cherche pas de solution immédiate, mais simplement une oreille attentive.

« L’écoute est souvent la première étape vers la guérison. »

4. Encouragez-la à rechercher une aide professionnelle

L’accompagnement par un psychologue ou un thérapeute est souvent indispensable pour comprendre l’origine du comportement et développer des stratégies alternatives. Vous pouvez proposer :

✔ De l’aider à prendre un rendez-vous.

✔ De l’accompagner à une première consultation si elle le souhaite.

5. Proposez des alternatives à l’automutilation

Suggérez des stratégies pour gérer la détresse autrement :

  • Écrire ses émotions dans un journal.
  • Faire du sport pour canaliser son énergie.
  • Utiliser des techniques de relaxation (respiration, méditation).
  • Créer une boîte de réconfort avec des objets rassurants.

6. Restez un soutien constant, sans être envahissant

La guérison prend du temps. Restez présent(e), encourageant(e) et patient(e), sans forcer votre proche à parler s’il/elle n’est pas prêt(e).

Rassurez-le/la sur le fait qu’il/elle n’est pas seul(e).

Rappelez-lui que demander de l’aide est un signe de force, pas de faiblesse.

❓ Quand faut-il s’inquiéter et consulter d’urgence ?

Réserver une consultation en psychothérapie à Versailles

Si la personne :
✔ Exprime des idées suicidaires ou des pensées morbides récurrentes.

✔ S’inflige des blessures graves nécessitant des soins médicaux.

✔ Se met volontairement en danger de manière excessive.

Dans ce cas, il est impératif de consulter un professionnel en urgence. Ne laissez pas la situation s’aggraver.

📞 Numéros utiles en France :

  • SOS Amitié : 09 72 39 40 50 (écoute anonyme et bienveillante)
  • Fil Santé Jeunes (pour les 12-25 ans) : 0 800 235 236
  • Psycom : Annuaire des structures d’aide en santé mentale
  • SAMU (urgences) : 15
Par Frédérique Korzine,
psychanalyste à Versailles
Pour un soutien personnel ou professionnel, je vous propose un suivi adapté à vos besoins favorisant bien-être et épanouissement, à Versailles.

Psychanalyse, hypnose, coaching, supervision et thérapies brèves.

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